XX L’ambassade de John Silver Je vis deux hommes en dehors de la palissade : l’un d’eux agitait un linge blanc ; l’autre était John Silver en personne, calme comme toujours. Il était encore de très bonne heure, et il faisait une des matinées les plus froides que j’eusse jamais vues, – un de ces froids qui semblent vous transpercer jusqu’aux moelles. Le ciel était pur et sans nuages, et le soleil levant commençait à dorer la cime des arbres. Mais le bas du monticule où se trouvaient John et son lieutenant restait encore baigné dans l’ombre et comme enveloppé des vapeurs exhalées par le marécage. Ce froid glacial et cette buée ne disaient rien de bon sur le climat de l’île. Évidemment la position était humide, malsaine et dangereuse. « Que personne ne se montre, dit le capitaine. Je gag