XV L’habitant de l’île Un éboulement de gravier venait de rouler soudain au flanc de la colline et rebondissait au milieu des arbres. Mes yeux se tournèrent instinctivement vers le point où il s’était produit, et je crus voir un être vivant se glisser derrière un tronc de sapin. Qu’était cet être ? Un ours, un singe de grande espèce ou un homme ? Je ne pus le déterminer. Il était noir et velu, voilà tout ce que j’eus le temps de remarquer. La terreur, au surplus, me paralysait. Je me voyais perdu sans ressource : derrière moi les assassins, devant moi cet être mystérieux !… Mon choix ne fut pas long. Plutôt Silver lui-même que cet habitant des bois !… Je tournai les talons et je repris le chemin de la grève, non sans regarder avec soin derrière moi. Il fallut bientôt m’avouer que le