Mais Soranzo, qui entretient des espions à Corfou et dont les messagers rapides devancent l’escadre de Mocenigo, a été averti à temps. Il n’a pas attendu jusqu’à ce jour pour mettre en sûreté les riches captures qu’il a faites de concert avec Hussein et ses associés. Il a converti toutes ses prises en or monnayé. Une partie est déjà rendue à Venise. Orio a fait équiper la galère sur laquelle Giovanna est venue le trouver. Aidé de Naam et de ses affidés, il y a porté, durant la nuit, des caisses pesantes et des outres de peau de chameau remplies d’or : c’est le reste de ses trésors, et la galère est prèle à mettre à la voile. Il annonce à ses officiers que la signora veut retourner à Venise, et ne leur laisse pas soupçonner la disgrâce qui le menace et dont il se rit désormais, car il a tou