VII Nous étions depuis trois semaines à Establiments lorsque les pluies commencèrent. Jusque-là nous avions eu un temps adorable ; les citronniers et les myrtes étaient encore en fleurs, et, dans les premiers jours de décembre, je restai en plein air sur une terrasse jusqu’à cinq heures du matin, livré au bien-être d’une température délicieuse. On peut s’en rapporter à moi, car je ne connais personne au monde qui soit plus frileux, et l’enthousiasme de la belle nature n’est pas capable de me rendre insensible au moindre froid. D’ailleurs, malgré le charme du paysage éclairé par la lune et le parfum des fleurs qui montait jusqu’à moi, ma veillée n’était pas fort émouvante. J’étais là, non comme eût fait un poète cherchant l’inspiration, mais comme un oisif qui contemple et qui écoute. J’ét