Chapter 6

738 Words
  Le lendemain matin, Benedict, le doyen, informa Everleigh qu'elle n'était plus en charge de Théodore. Elle était assignée à un autre service VIP. Par coïncidence, elle était juste à côté de la chambre de Théodore.   Everleigh avait déjà rencontré de nombreux patients ennuyeux, mais c'était la première fois qu'elle avait affaire à quelqu'un d'aussi pénible que le patient qu'elle avait devant elle en ce moment.   « Est-ce que ça fait mal ici ? »demanda Everleigh en appuyant sa main sur la poitrine de l'homme.   « Ce n'est pas ici. C'est un peu plus bas », répondit l'homme.   « Ici ? »   « Un peu plus bas. »   Everleigh resta sans voix.   Sa main était déjà sur le bas-ventre de l'homme...   Elle fronça les sourcils et répondit, énervée : « Monsieur Quelch, les dossiers montrent que votre cœur n'est pas en bon état, c'est pourquoi vous avez été hospitalisé. Si je dois descendre plus bas, j'ai bien peur que vous ayez des problèmes avec votre prostate. Je peux aller vous chercher un urologue. »   En une seule matinée, M. Quelch avait appuyé plus de huit fois sur la sonnette. Il se plaignait de souffrir de douleurs dans tout le corps. L'infirmière ne pouvait rien faire car il insistait pour qu'Everleigh vienne le voir.   « Ce n'est pas nécessaire. Ce n'est qu'un petit problème. » Soudain, M. Quelch saisit la main d'Everleigh et lui caressa le poignet. Il la complimenta : « Docteur Trevino, votre main est si belle. »   Le regard lubrique de l'homme fit presque vomir Everleigh. Elle retira sa main précipitamment et conclut : « Monsieur Quelch, je pense que tout va bien maintenant. Je vais me remettre au travail. »   Everleigh se tourna pour partir sans un regard en arrière. Elle n'aurait qu'à se tenir à distance de ce type.   Dès qu'elle franchit la porte, elle aperçut une silhouette familière qui s'avançait vers elle.   Theodore retournait dans son service après avoir subi une procédure endoscopique. Everleigh ne savait pas pourquoi, mais aucune infirmière ne s'occupait de lui.   Dans le couloir, elle croisa son regard et l'air se figea.   Everleigh était étourdie lorsqu'elle entendit la voix de M. Quelch derrière elle. Il la rattrapa et râla : « Où allez-vous ? Vous n'avez pas terminé l'examen. Je vais me plaindre de vous si vous ne le faites pas. »   Quand elle se souvint de la façon dont M. Quelch avait caressé sa main, un frisson parcourut son échine. Désespérée, elle se précipita vers Théodore. Elle lui a prit le bras et demanda : « Monsieur Godfrey, ça va ? »   Théodore jeta un coup d'œil à ses mains avant de fixer le visage d'Everleigh. Ses yeux peu chaleureux la firent paniquer.   « Docteur Trevino ! » M. Quelch venait de sortir du service mais il s'arrêta net en remarquant Théodore. M. Quelch demanda : « Monsieur Godfrey ? Que vous est-il arrivé ? »   Toute personne qui pouvait se permettre de séjourner dans une chambre VIP était soit riche, soit influente. Il n'était pas surprenant que M. Quelch connaisse Théodore.   Everleigh lança un regard suppliant à Théodore.   « S'il te plaît, fais-moi une faveur ! » pensait-elle désespérément.   Théodore se souvint qu'Everleigh était extravertie et brillante. Elle était enthousiaste et généreuse. Bien qu'elle soit persévérante et travaille dur dans ses études, elle faisait la mignonne ou cédait dans une relation. Elle était comme la parfaite petite amie.   Cela faisait sept ans. Pourtant, il ne pouvait pas refuser face à son regard suppliant.   Théodore fronça les sourcils et répondit faiblement : « Je ne me sens pas très bien. S'il vous plaît, ramenez-moi dans ma chambre. »   « Oh, je vois. Eh bien, Docteur Trevino, veuillez raccompagner M. Godfrey à sa chambre », la pressa sèchement M. Quelch.   Everleigh acquiesça et aida Théodore à regagner sa chambre. Son cœur battait la chamade.   Elle était déstabilisée, elle demanda donc de l'aide à Théodore sans réfléchir. Après avoir repris ses esprits, elle fut surprise que Théodore ait accepté de l'aider.   Peut-être ne lui en voulait-il pas ?   « Doucement. » Everleigh aida Théodore à s'asseoir sur le lit. Elle se leva et dit avec gratitude : « Merci pour ce que tu as fait. Je vais... Je vais partir maintenant. »   « Arrête-toi là ! »   Elle entendit sa voix froide derrière elle. Elle eut l'impression qu'on l'avait jetée dans un congélateur et cela la glaça jusqu'aux os.   Everleigh s'immobilisa.
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