Les faits d’armes de Désiré20 novembre. Nous avons encore reçu ce matin ces mots de papa. Mes chers enfants. – Je suis en bonne santé. Je vous embrasse bien tendrement. HOLLEMECHETTE. « Comme c’est court ! s’écria maman. – Mais, ma fille, répondit Tantine Berthe, n’oublie pas à quel danger ton mari s’expose en vous écrivant. Et pense aussi que ceux qui transportent les lettres risquent d’être emprisonnés ou même fusillés. » Moi, j’étais comme maman. Cette lettre ne me contentait pas complètement. Malgré cela, Madeleine et moi nous la regardions tout le temps ; nous embrassions même l’écriture de papa comme si c’était lui-même à qui nous donnions nos baisers. Naturellement Barbe a voulu faire comme nous, mais nous lui avons retiré la lettre, car elle mouillait tout le papier avec ses