Il range la boîte au fond de la poche de sa soutane et poursuit :
— Savez-vous que nous aussi nous risquions notre vie, ici, pendant que vous étiez à l’Yser ? Les ennemis ont mis le feu au presbytère. Heureusement je n’y étais pas et mes paroissiens ont sauvé tout ce qu’ils pouvaient, les objets du culte, les archives, certains meubles… Avec mes collègues, nous avons même envoyé périodiquement des rapports à l’évêché, des rapports précis sur les combats et les mouvements des troupes, au risque d’être pris pour des espions… et déportés…
« Il est adroit », pense Marcellin, que le discours pousse de plus en plus vers les souvenirs de Dixmude, les sermons des aumôniers, les mandements du cardinal Mercier et la sacralisation de la guerre. « Il veut m’entortiller dans son patriotisme et nous r
