IIUne nouvelle nuit, chose jusque-là trop rare, s’est passée sans cauchemar.
Marcellin, agréablement surpris, s’en trouve bien reposé et tout heureux. Il a l’impression de pouvoir sortir enfin de l’image du miroir ; il l’a traversée en revenant au réel, au présent. Il éprouve une impression de convalescent, pas très sûr de ses jambes… ni de sa pensée, mais assez résolu néanmoins pour oser aller de l’avant.
Sensation neuve également, depuis peu, il apprécie de s’éveiller assez tôt. Le sommeil n’est plus seulement un refuge, une fuite dans l’oubli ou l’abrutissement de l’inconscient, il le découvre peu à peu comme on aborde à une île de relâche, un archipel du rêve, une immersion régénératrice. Mais il déguste surtout les quelques minutes d’éveil, de conscience nouvelle, au cours desquelle
