Des centaines et des centaines de petites croix blanches s’alignent proprement dans une perspective obéissante qui mène à l’infini, jusqu’à l’éternité du temps, et sans doute de l’oubli !
Retenant son essoufflement comme le bruit de ses pas, Marcellin s’avance sur le gravier des allées qui séparent en deux le champ immense.
À droite, ce sont encore des croix, mais taillées dans la pierre sombre, aux formes anguleuses qui évoquent celles de l’ancien ordre des chevaliers Teutoniques. Les prénoms gravés sont moins familiers : Kurt, Johan, Fritz, Helmut, Josef, Heinrich, Manfred, par centaines…
Il veut voir, il veut savoir, tout simplement… savoir s’il pourra lire sans colère, regarder sans haine et sans maudire.
Il reste. Il attend les convulsions de la nature.
L’orage est tout proche. D
