L’eau, les moustiques, les calmes trompeusement sereins… Il n’échappe pas aux souvenirs, encore une fois ! Alors, plutôt que de laisser son imagination vagabonder d’hallucinations en cauchemars, pour contraindre sa pensée et tenter de la discipliner, il détache le livre emmené, coincé sur le porte-bagage : La Route incertaine. L’ouvrage, spontanément, s’ouvre aux pages 60-61. Il les a déjà lues et relues tant de fois ! La plaine étrange… C’est un peu la sienne. Il s’est toujours imaginé que, dans ce soldat fantomatique, l’écrivain, Robert Vivier, l’avait reconnu. En vérité, ils s’y reconnaissaient tous. Ils étaient tous à donner d’eux la même image : « Des soldats surgirent, montant en première ligne. L’un après l’autre, distancés, falots, le buste en avant, la figure pâle et osseuse, r