XXIVVALMARINA. Comme Sténio revenait durant la nuit vers les villes, il rencontra, au sortir de la montagne, Edméo qui, croisant ses pas, s’enfonçait rapidement, et sans le voir, dans les sombres défilés qu’il venait de quitter. – Où cours-tu si mystérieux et si pressé ? dit Sténio à son jeune ami. Toi que j’ai toujours connu philosophe, aurais-tu donc abjuré ta sublime sagesse pour quelque passion humaine, pour quelque intérêt de la terre ? Parle-moi ; j’ai beaucoup souffert depuis que nous nous sommes quittés, j’ai besoin que quelqu’un m’encourage à vivre ou à mourir. Mon âme est tombée dans une étrange détresse. Mille espérances me convient, mille frayeurs m’arrêtent ; quoi que tu me conseilles en cet instant, je veux le faire. Je regarde cette rencontre comme un coup du sort ; je reg