XXXSOLITUDE. Eh bien ! Trenmor, l’enfant m’a obéi : il m’a laissée seule dans la vallée déserte. Je suis bien ici. La saison est douce. Un chalet abandonné me sert de retraite, et, chaque matin, les pâtres de la vallée voisine m’apportent du lait de chèvre et du pain sans levain, cuit en plein air avec les arbres morts de la forêt. Un lit de bruyères sèches, un manteau pour la nuit et quelques bardes, c’est de quoi supporter une semaine ou deux sans trop souffrir de la vie matérielle. Les premières heures que j’ai passées ainsi m’eut semblé les plus belles de ma vie. À vous je puis tout dire, n’est-ce pas, Trenmor ? À mesure que Sténio s’éloignait, je sentais le poids de la vie s’alléger sur mes épaules. D’abord sa douleur à me quitter, sa répugnance à me laisser dans ce désert, son eff