Chapitre XIPar foy, celui qui passe là semble être un moult gentil homme, et toutefois il ne le montre pas. JEAN D’ARRAS. Georges Meyrargues descendait-il des anciens comtes de Meyrargues, franche noblesse de Provence ? Les médisants de la littérature démocratique l’insinuaient, mais lui-même se donnait pour père un gros industriel. Il affectait de traiter dédaigneusement les avantages de la naissance et du rang, et ne prisait que les qualités personnelles. Haut, brun, solide, le front légèrement fuyant, l’abord discret, la poignée de main sèche, il avait alors trente-six ans, une belle santé et le goût de la vie. Quelques collaborations à des journaux littéraires et le succès de sa pièce au Français n’avaient pas tari sa verve, et la faveur d’un académicien, dont il avait cultivé la ma