kaï et moi nous fixions dans les yeux pendant un millièmes de seconde. mais ça me paraît une éternité . je sens mon coeur battre dans ma poitrine comme si j'allais faire une crise cardiaque. mon être entier est submergé par ces yeux noisettes qui me regardent. c'est comme s'ils transpercent mon âme.
kaï : mademoiselle ? vous allez bien? vous ne vous êtes pas fait mal? ( me demande t'il .).
je sors vite de ma rêverie, et reprends mes esprits. j'essaie d'ouvrir la bouche pour lui répondre, mais aucun mot n'arrive à sortir.je me résoud donc a remuer la tête par l' affirmatif pour lui faire comprendre que je vais bien. je continue à le regarder sans détacher mon regard du siens . j'essaie de lui faire comprendre que la personne sous ce masque ,c'est moi, olive. mais il ne me reconnais pas du tout. je le comprends par sa manière étrange de me regarder. et quand il se rend enfin compte qu'il ne m'avait pas lâché depuis tout à l'heure, il se détache immédiatement de moi et recule de quelques pats.
kaï : je suis vraiment désolé de vous avoir bousculer. veuillez m'excuser encore une fois.( dit il avant de détacher son regard du miens et de s'en aller.).
je le suis du regard jusqu'à ce qu'il finisse par disparaître dans la foulle. et comme si je retenais mon souffle durant tout ce temps, je finis par lâcher toute cette pression que j'avais dans la poitrine depuis tout à l'heure. mon souffle est court et j'ai l'impression de suffoquer . cet espace aéré dans lequel je me trouve , devient subitement ettoufant pour moi. j'essaie du mieux que je peux de me calmer. mais quelqu'un me touche l'épaule.et ça me fait sursauter.
gia: désolée. je ne voulais pas te faire peur . tiens voici ton cocktail.( dit elle en me tendant mon gobelet.).
mais elle remarque tout de suite que je ne vais pas bien.
gia : olive? olive ça va? ( dit elle en me fixant d'un air inquiet.).
olive: je.....je me sens pas bien. il faut que je m'en aille d'ici.( dis je avant de partir précipitamment en courant.).
je cours jusqu'à essoufflement, puis je me stop à côté d'un poteau électrique. je m'accroupis pour reprendre mon souffle. mais je suis prise par une envie soudaine de vomir. je me mets à quatre pattes devant un caniveau,puis je me mets à soulager ma bile. gia qui m'avait suivi depuis l'endroit du festival me retrouve enfin accroupie à côté de la route.
gia : olive?( cris t'elle en se dirigeant vers moi.).
elle arrive à mon niveau,et s'accroupit à son tour auprès de moi ,puis se met à carresser mon dos pour m'aider à me soulager. pendant ce temps je continue à vomir mes tripes. quand ma nausée s'arrête un peu , je m'asseois à même le sol pour respirer un peu.
gia: ça va mieux? ( dit elle en continuant de me caresser le dos.).
olive: hum hum. ça va beaucoup mieux.( dis je en m'essuyant la bouche.).
gia : tu veux qu'on aille voir un médecin ?
olive : non non. ça va . j'ai juste besoin de me reposer un peu. ça ne te dérangerais pas si on rentrait plutôt à l'hôtel ?
gia: bien-sûr que non.attends que je t'aide à te lever .( dit elle.).
elle m'attrape par la taille pour m'aider à me mettre debout. puis, on se met au bord de la route pour emprunter un taxi.
une fois rentrée à l'hôtel, je me dirige tout droit dans ma chambre pour aller me coucher.gia m'y rejoins quelque instant plus tard avec un verre d'eau qu'elle pose sur la commode.
gia : voilà de l'eau. tu devrais boire.( dit elle en s'asseyant à côté de moi.).
olive: merci beaucoup. je vais la boire plus tard.( dis je les yeux fermés.).
gia : tu es sûr que tu ne veux pas qu'on aille voir un médecin ?
olive : non .ce n'est pas la peine. je vais beaucoup mieux. j'ai juste besoin de dormir un moment.
gia : d'accord. je vais te laisser te reposer alors. si tu as besoin de quoi que ce soit,tu m'appelles d'accord ?
olive : c'est compris.
gia se lève du lit, et sort de la chambre. je reste toute seule emballée dans mes draps, et tout ce dont je penses en ce moment, c'est à ma rencontre avec kaï. je n'arrête pas de me souvenir de son regard posé sur moi. c'était si déstabilisant.mais en même temps si satisfaisant. je n'arrive plus à comprendre ce que je ressens. je penses à tout et son contraire en même temps.
olive: mais qu'est ce qui m'arrive ? ( me répétais je continuelement en passant nerveusement mes mains dans mes cheveux).
je suis toute confuse. j'essaie du mieux que je peux de trouver encore une fois une explication à tout ce que je ressens . j'essaie d'expliquer pourquoi mon corps est si tendu ,et pourquoi mon coeur est si meurtri. mais je sais que c'est inutile .parcequ'en vrai, au plus profond de moi, je sais parfaitement ce qu'il m'arrive. mais je ne veux pas me l'admettre. cette idée est tellement inimaginable pour moi qu'il m'est même difficile de le prononcer à haute voix.
olive : reprends toi olive. reprends tes esprit ok. ce n'est rien. ça va passer. ( me dis je continuelement pour me convaincre que tout va bien).
je reste perdue dans mes pensées quand Morphée finit par m'emporter. mais mon sommeil est de courte durée . car je me réveille au milieu de la nuit en sursaut, transpirant et essoufflée comme jamais.je viens de faire un cauchemar.il ne manquait plus que ça. comme si ma vie n'était pas déjà assez compliqué comme ça. il faut aussi que mes rêves le soient. je promène mes yeux partout dans la pièce et j'appercoie gia qui me tient la main . je me demande bien depuis combien de temps elle est là.
gia : tu as fait un mauvais rêve.( dit elle en me caressant la main.).
je respire profondément pendant un moment, puis je prends le verre d'eau posé sur ma commode et bois une gorgée. j'attends ensuite quelques instants que mon rythme cardiaque se régularise. gia est assise là à me fixer dans le silence. mais je sens qu'elle a beaucoup de questions à me poser.
gia : olive qu'est ce qui se passe ? qu'est ce qui t'arrive ? ( dit elle en me fixant d'un air inquiet.).
qu'est ce que je vous disais.
olive : rien . il ne se passe rien. ( dis je en me frottant les arcades.).
gia : olive, ça se voit à des kilomètres qu'il se passe quelque chose. depuis ce festival jusqu'à ce soir, tu n'arrête pas d'agir bizarrement comme si quelque chose te préoccupait.
olive: non , ce n'est rien. je vais bien je t'assure. ( dis je avec un sourire pour essayer de la convaincre.).
mais vu son expression, ça ne marche pas du tout .
gia : est ce que ça quelque chose avoir avec ce kaï ? ( dit elle en continuant de me fixer.).
je retire toute de suite ma main de la sienne.
olive : pourquoi tu parle de lui. ça n'a absolument rien avoir avec lui.
gia: si je ne t'avais pas vu entrain d'appeler son nom dans ton sommeil tout à l'heure, j'aurai cru ce que tu me dis. mais ça fait deux fois que tu prononce ce nom dans ton sommeil. je ne sais pas qui c'est, mais cette personne a l'air d'être bien plus importante pour toi que tu veux le faire prétendre.mais je comprends aussi que tu ne veuilles pas en parler avec moi. après tout on ne se connait que depuis peu.( dit elle en me fixant.).
je reste là, à la regarder sans savoir quoi dire. je n'ai pas envie de me confier, mais en même temps, là maintenant,tout ce dont j'ai besoin, c'est de vider mon sac. je ne peux plus garder tous ses ressentis pour moi. mais c'est tellement difficile pour moi d'exprimer ce que je ressens. je ne sais même pas par où commencer.
gia : olive , tu n'es pas obligé de m'en parler. c'est ta vie et tu fais ce que tu veux. tu peux ne pas en parler à quelqu'un. tu en as le droit. mais au moins laisse tes émotions sortir. arrête de faire comme si de rien était . ça se voit que tu es sur le point d'exploser.
olive : c'est compliqué à expliquer.je ne sais pas où commencer.
gia : alors commence par le début. ou au moins dit moi ce qu'il t'arrive. qu'est ce qui s'est passé ce soir pour que tu sois dans cet état ?
elle pause sa main sur la mienne.
gia: ça a quelques choses avoir avec ce kaï ? ( me demande t'elle encore une fois en me fixant.).
j'hésite un moment avant de lui répondre.puis ,je remue la tête pour confirmer.
gia : tu l'as revu à ce festival. c'est ça ?
olive : hum hum .( dis je la tête baissée.).
gia : c'est pour ça que tu es dans cet état ? ( me demande t'elle.).
mais je ne réponds pas. gia souffle un moment avant de continuer.
gia : je croyais que ce kaï n'était pas important pour toi.
olive : et c'est le cas.
gia : alors pourquoi tu es dans un état pareil après l'avoir rencontré ?
olive : je ne sais pas. je n'en sais rien .( dis je d'un air exaspéré.).
gia : ne serait tu pas tombé.....
olive : non .( dis je de manière catégorique.).
gia : alors si ce n'est pas ça qu'est ce que c'est olive. tu rencontres une personne avec qui tu as eu une aventure insignifiante d'après toi. mais rien que le fait de le revoir te déstabilise autant. si ce n'est pas des sentiments qu'est ce que c'est ?
olive : je ne sais pas gia. je ne sais pas. et je ne veux pas savoir.( dis je en passant mes mains dans mes cheveux.).
gia me fixe un moment, puis se lève du lit.
gia : comme tu viens de le dire olive, tu ne veux tout simplement pas le savoir. car si tu le voulais, tu l'aurais su depuis bien longtemps. parcequ'il n'y a rien de plus évident que ça. je ne te connais que depuis peu, mais je parviens à voir dans tes yeux que tu es amoureuse de ce kaï.mais tu es dans un déni total.
olive : non ce n'est pas vrai. c'est toi qui te fait des idées.
gia : je ne sais pas ce qui s'est passé entre vous. et je ne vais pas m'en mêler. mais si il y a bien quelque chose que j'aimerais te dire, c'est d'au moins admettre ce que tu ressens. ça te déchargerait d'un lourd poids sur les épaules.( dit elle avant de sortir de la pièce me laissant seule avec mes nombreux tourments et mes nombreuses questions.).
olive : non ce n'est pas possible. ça ne peut pas être possible.( répétais je à haute voix.).
" tu sais très bien que c'est possible. et ça l'est depuis bien longtemps" me dit ma conscience.
olive : toi ferme là.( dis je en haussant le ton.).
je respire profondément pour me calmer, puis je prends quelques cachets pour m'aider à dormir. je ne veux plus penser à ces choses. et si pour ça je dois me gaver de Médoc, je le ferai.
les médicaments commencent très vite à faire effet. mes paupières s'allourdissent, et je plonge dans un sommeil profond. quand je me réveille le lendemain, il est déjà 14 h.je me lève nonchalamment du lit, puis je me dirige au salon. je vois gia coucher dans le canapé entrain de regarder la télé.
olive: bonsoir ( dis je en me servant un verre d'eau.).
gia : salut olive. ( dit elle en me regardant avec insistance.).
olive : arrête de me fixer comme ça.
gia : désolée, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise.
olive : t'inquiètes, ce n'est rien.( dis je en m'installant à côté d'elle.).
gia : les repas sont sur la table. si jamais tu veux déjeuner.
olive : merci. mais je n'ai pas faim.( dis je en posant ma tête sur un coussin.).
gia : d'accord !
on reste là silencieuse à regarder la télé pendant un moment. et je remarque gia qui continue de me regarder de façon discrète.
olive : qu'est ce qu'il y a?
gia : je voulais juste savoir si tu allais mieux. tu sais par rapport à hier.
olive: je vais bien. et par rapport à hier, je ne veux plus en parler. c'est un sujet sans importance. ( dis je en continuant à regarder la télé.).
gia : okay. si tu le dis.
on passe notre journée à glander pendant des heures devant la télé gia et moi. puis quand vient le soir, je me décide à sortir . j'ai une idée bien arrêté derrière la tête.je me mets donc sur mon 31, puis je descends au salon, mais gia n'est toujours pas habillée.
olive: meuf, qu'est ce que tu fais encore sur ce canapé .( dis je en descendant les escaliers.).
gia me regarde de haut en bas confuse.
gia: où est ce que tu vas?
olive : demande plutôt où est ce qu'on va .
gia : je pensais que tu ne serais pas d'humeur à sortir .
olive: pourquoi ? as tu oublié la raison pour laquelle nous sommes venus ici?
gia : et bien vu ton état d'hier, je me suis dis que tu ne voudrais pas sortir .
olive: et bien ma chère arrête de te faire des conclusions et va te faire belle.
gia: puis je demander où on va?
olive : au festival bien sûr. où veut tu qu'on aille?
gia : tu ne crains pas de retomber sur qui tu sais ?
olive: non.et puis rien ne dit qu'on va se revoir lui et moi. ce festival est gigantesque.
gia me regarde en souriant.
olive : quoi ?
gia : ne retourne tu pas dans ce festival dans l'espoir de retrouver kaï ?( dit elle en me fixant avec un air taquin.).
olive: bien-sûr que non.
gia : humm! okay si tu le dis .( dit elle en continuant de sourire.).
olive : arrête de sourire et vas te préparer .
gia : c'est bon j'y vais !( dit elle en levant les bras en l'air.).
elle part se préparer, et nous nous rendons aussitôt au festival pour la deuxième journée. on est à peine arrivée que je promène mes yeux partout dans l'espoir de voir kaï quelque part . je sais, c'est ridicule de ma part. mais c'est plus fort que moi.
gia : c'est lui que tu cherches n'est ce pas?( dit elle en me taquinant.).
olive : arrête de te faire des idées,je ne cherche personne.
gia : oui c'est ça. bon je vais me chercher à boire. tâche de ne pas paniquer cette fois quand tu le verra ok.( dit elle avant de me donner dos sans que je n'ai le temps de lui répondre.).
je regarde partout autour de moi, mais je ne vois kaï nul part. de plus , je ne peux pas aller loin à cause de la densité de la foule. c'est à peine si je peux bouger. au bout d'un moment, la musique devient de plus en plus forte, et la foule est complètement en délire. gia reviens vers moi, puis me tant un gobelet contenant de l'alcool.
gia: alors? tu l'as vu? ( me demande t'elle.).
olive: j'ai vu qui?
gia : ohh olive c'est bon arrête de faire semblant. tu sais parfaitement de qui je parle .
olive : je ne vois pas de qui tu parles.mais si tu fais allusion à kaï, non , je ne l'ai pas vu.
gia : je comprends mieux pourquoi tu fais cette mine.
olive : je ne fais aucune mine.
gia: oui c'est ça. ( dit elle en souriant.).
on se met toutes les deux à danser, puis la soirée suit son court. mais toujours pas de kaï à l'horizon. à croire qu'il s'est volatisé. ou peut être qu'il n'est pas venus. je commence à me résigner. je crois que c'est un signe du destin. je dois laisser tomber. kaï n'est pas fait pour moi. et moi encore moins pour lui. je me décide donc à rentrer à l'hôtel.
olive : je crois qu'on devrait rentrer. il commence à se faire tard.
gia: tu es sûre de vouloir rentrer ? peut être que tu arrivera à le voir quelques part.
olive : je ne vais retrouver personne parceque je ne cherche personne gia. viens on rentre.( lui dis je en lui prenant la main.).
on marche jusqu'à la porte d'entrée du festival. mes talons commencent à me faire mal au pieds. et j'ai du mal à avancer. je m'arrête de marcher un moment pour enlever mes chaussures.
gia: qu'est ce que tu fais ?
olive: je dois retirer mes chaussures. elles me font un mal de chien. mais en attendant tu peux aller arrêter un taxi stp. je te rejoins tout à l'heure.
gia: d'accord.( dit elle avant de continuer son chemin.).
une fois mes chaussures retiré, je me remets à marcher. mais j'entends soudainement la voix de kaï derrière moi. je me retourne rapidement pour regarder derrière moi. mais je ne le vois nul part.
olive : je suis sûre de l'avoir entendu. je ne l'ai pas imaginé.j'ai entendu sa voix. où est ce que tu es kaï.( dis je en promenant mes yeux partout.).
je me mets à le chercher dans tous les sens. et je l'apperçois enfin près d'un buisson entrain de papoter avec quelques amis. il a l'air si heureux. rien que le fait de le voir sourire fait battre mon coeur si fort. comme s'il revenait de reprendre vie. je continue à regarder kaï de loin , et la seule question qui me vient à l'esprit c'est : est ce que je dois aller lui parler ou non. je n'arrive pas à me décider. je ne sais pas si c'est le manque de courage,ou la peur qu'il me rejette, mais je n'ai pas la force d'aller le voir.
olive: allez olive. vas au moins le saluer.de toutes les façons tu n'as rien à perdre. ( me dis je intérieurement.).
après un long moment d'hésitation, je me décide enfin à aller lui parler. je prends mon courage a deux mains , puis je marche doucement vers lui. arrivé à quelque mètre de lui , je suis prise d'émotions. sans que je m'en rende compte, des larmes se mettent à couler sur mes joues. je respire profondément, puis j'ouvre la bouche pour l'appeler. mais j'ai à peine eu le temps de dire quoi que ce soit, que je vois une femme se jeter dans ses bras et poser un b****r sur ses lèvres. mon coeur rate un battement. je suis tellement troublée devant la scène que je recule de quelques pats sous l'effet du choc.mais là n'est pas le pire. parceque si jusque là, j'étais juste troublée, je tombe carrément des nues quand je vois le visage de la femme blotti dans les bras de kaï.
olive : non c'est pas possible. ça ne peut pas être vrai.( dis je les yeux grands ouverts ).
je n'arrive pas à croire ce que je vois. si ce n'était pas sous mes yeux, je ne l'aurais jamais cru. la personne avec qui kaï est en ce moment n'est nul autre que Elena , ma sœur jumelle................