V - L’écuelle de soupe

1965 Words

V L’écuelle de soupeL’hiver était venu. Il s’annonçait rude cette année-là. Le ciel était constamment gris et sombre ; les denrées étaient chères ; tout était triste au dedans et au dehors. À l’école, déjà plus d’une petite figure portait les traces des privations et de la souffrance, mais aucune comme celle de Lydie. La pauvre petite n’avait pas de manteau, et le vieux corsage de laine que sa mère lui mettait sous sa robe avait tant de déchirures, qu’il ne lui donnait pas beaucoup de chaleur. Elle arrivait chaque matin ses petites mains maigres toutes violettes, la figure livide sous son vieux capuchon, et les dents claquant de froid. Madeleine, à qui sa mère avait fait un manteau avec les meilleurs morceaux du sien, arrivait toute rose de sa course rapide, et, prenant les mains glacées

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