6 Je conduis la moto dans l’espace étroit entre les rochers, et la première chose dont je me rends compte, c’est que nous volons. Pendant une seconde, nous nous trouvons dans les airs, et je me demande si la glace tiendra le coup quand nous atterrirons — ou si nous allons carrément passer à travers et tomber dans l’eau glacée vers une mort aussi certaine que brutale. Un instant plus tard, mon corps tout entier sursaute tandis que nous frappons la glace. Nous la frappons à deux cent vingt-cinq kilomètres- heure, plus vite que j’aurais même pu l’imaginer, et en tou- chant le sol, je perds la maîtrise. Les pneus n’ont aucune prise sur la glace, et ma conduite ressemble plus à un déra- page plus ou moins maîtrisé; je fais de mon mieux pour seulement orienter la moto qui glisse d’un côté et