CHAPITRE IXUne séance Ma petite Pierrette était une belle fille d’un caractère décidé, calme et honnête. Elle ne se déconcertait pas trop facilement, et depuis qu’elle avait parlé à la Reine elle ne se laissait plus aisément faire la leçon ; elle savait bien dire à M. le curé et à sa bonne qu’elle voulait épouser Mathurin, et elle se levait la nuit pour travailler à son trousseau, tout comme si je n’avais pas été mis à la porte pour longtemps, sinon pour toute ma vie. Un jour (c’était le lundi de Pâques, elle s’en était toujours souvenue la pauvre Pierrette, et me l’a raconté souvent) ; un jour donc qu’elle était assise devant la porte de monsieur le curé, travaillant et chantant comme si de rien n’était ; elle vit arriver vite-vite un beau carrosse dont les six chevaux trottaient dans l