CHAPITRE VHistoire de l’adjudant. Les enfants de Montreuil et le tailleur de pierres Vous saurez, mon lieutenant, que j’ai été élevé au village de Montreuil par monsieur le curé de Montreuil lui-même. Il m’avait fait apprendre quelques notes du plain-chant dans le plus heureux temps de ma vie ; le temps où j’étais enfant de chœur, où j’avais de grosses joues fraîches et rebondies, que tout le monde tapait en passant, une voix claire, des cheveux blonds poudrés, une blouse et des sabots. Je ne me regarde pas souvent, mais je m’imagine que je ne ressemble plus guère à cela. J’étais fait ainsi pourtant, et je ne pouvais me résoudre à quitter une sorte de clavecin aigre et discord, que le vieux curé avait chez lui. Je l’accordais avec assez de justesse d’oreille, et le bon père qui, autrefois