Oui, j’avoue que, dès le premier jour, je me leurrai sur moi-même et sur la situation que j’occupais à Limmeridge House. Les questions les plus insignifiantes que me faisait miss Fairlie sur la façon de dessiner et de mélanger les couleurs, le plus léger changement qui se produisait dans l’expression de ses beaux yeux avides d’apprendre, m’intéressaient bien plus que les merveilleux paysages que nous traversions et que les jeux de lumière sur la lande et sur le rivage. Il est curieux de constater combien les beautés de la nature nous impressionnent peu, quand nous avons d’autres préoccupations en tête. C’est seulement dans les romans que nous recherchons auprès de la nature un réconfort dans nos peines, une sympathie dans nos joies. L’admiration pour ces splendeurs inanimées que la poésie