IV– Me marier ? disait Yann à ses parents le soir, – me marier ? Eh ! donc, mon Dieu, pour quoi faire ? – Est-ce que je serai jamais si heureux qu’ici avec vous ; pas de soucis, pas de contestations avec personne, et la bonne soupe toute chaude chaque soir, quand je rentre de la mer… Oh ! je comprends bien, allez, qu’il s’agit de celle qui est venue à la maison aujourd’hui. D’abord, une fille si riche, en vouloir à de pauvres gens comme nous, ça n’est pas assez clair à mon gré. Et puis ni celle-là ni une autre, non, c’est tout réfléchi, je ne me marie pas, ça n’est pas mon idée. Ils se regardèrent en silence, les deux vieux Gaos, désappointés profondément ; car, après en avoir causé ensemble, ils croyaient être bien sûrs que cette jeune fille ne refuserait pas leur beau Yann. Mais ils ne