VIII… Un soir pâle d’août, la lettre qui annonçait à Yann la mort de son frère finit par arriver à bord de la Marie sur la mer d’Islande ; – c’était après une journée de dure manœuvre et de fatigue excessive, au moment où il allait descendre pour souper et dormir. Les yeux alourdis de sommeil, il lut cela en bas, dans le réduit sombre, à la lueur jaune de la petite lampe ; et, dans le premier moment, lui aussi resta insensible, étourdi, comme quelqu’un qui ne comprendrait pas bien. Très renfermé, par fierté, pour tout ce qui concernait son cœur, il cacha la lettre dans son tricot bleu, contre sa poitrine, comme les matelots font, sans rien dire. Seulement il ne se sentait plus le courage de s’asseoir avec les autres pour manger la soupe ; alors, dédaignant même de leur expliquer pourquoi,