III… Aussi bien, je ne puis m’empêcher de conter cet enterrement de Sylvestre que je conduisis moi-même là-bas, dans l’île de Singapour. On en avait assez jeté d’autres dans la mer de Chine pendant les premiers jours de la traversée ; comme cette terre malaise était là tout près, on s’était décidé à le garder quelques heures de plus pour l’y mettre. C’était le matin, de très bonne heure, à cause du terrible soleil. Dans le canot qui l’emporta, son corps était recouvert du pavillon de France. La grande ville étrange dormait encore quand nous accostâmes la terre. Un petit fourgon, envoyé par le consul, attendait sur le quai ; nous y mîmes Sylvestre et la croix de bois qu’on lui avait faite à bord ; la peinture en était encore fraîche, car il avait fallu se hâter, et les lettres blanches de