Cette comédie proposée, qui devait rouler complètement son jumeau Prosper, faisait trop bien le jeu de Jacques pour ne pas le combler de joie. Il n’en prit pas moins une voix navrée pour débiter après un gros soupir :
– C’est un cruel sacrifice que vous m’imposez !
– Vous vous direz que c’est en vue de notre bonheur.
– Songez-y donc ! Pas un mot, pas un regard durant ces jours où, cent fois, la vie commune nous mettra en présence ! insista Jacques de sa même voix navrée.
La jolie créole se sentit prise d’une douce pitié pour celui qui, d’avance, se voyait si malheureux que, fort imprudemment, elle lui présenta cette fiche de consolation :
– Ce que vous n’aurez pas pu me dire le jour, je viendrai l’écouter la nuit, au retour de chacune de mes visites à ma nourrice.
À ces mots, Jacques
