Lisa était au comptoir, agacée par les souliers crottés de Florent, qui tachaient le dallage blanc et rose ; deux fois déjà elle s’était levée pour jeter de la sciure dans la boutique. Elle sourit à Marjolin. – Monsieur Gavard, dit le jeune homme, m’envoie pour vous demander… Il s’arrêta, regarda autour de lui, et baissant la voix : – Il m’a bien recommandé d’attendre qu’il n’y eût personne et de vous répéter ces paroles, qu’il m’a fait apprendre par cœur : « Demande-leur s’il n’y a aucun danger, et si je puis aller causer avec eux de ce qu’ils savent. » – Dis à monsieur Gavard que nous l’attendons, répondit Lisa, habituée aux allures mystérieuses du marchand de volailles. Mais Marjolin ne s’en alla pas ; il restait en extase devant la belle charcutière, d’un air de soumission câline.