XXIV Une prairie en feu. Le rétablissement de ma santé fut rapide. Mes blessures, quoique profondes, n’étaient pas dangereuses ; elles n’avaient entamé que les chairs, et elles se fermèrent rapidement sous l’influence cautérisante du techeguilla (sorte de laitue mexicaine). Je n’aurais pas pu tomber entre les mains de médecins plus habiles que ne l’étaient mes deux trappeurs. Dans le cours de leur vie accidentée, l’un et l’autre avaient acquis une grande expérience dans l’art de cicatriser les plaies, et pour la guérison de la morsure d’un serpent à sonnettes ou des coups de griffe d’un ours gris, je me serais confié à eux de préférence au plus savant chirurgien. Le vieux Rube, particulièrement, connaissait toute la pharmacopée des prairies ; le suc de la plante pila qu’il appliqua sur m