L’immense palais se dressait devant eux comme un emblème funèbre. C’était le tombeau des gloires éteintes… Ils étaient seuls, et faibles et pauvres, vis-à-vis de ces magnifiques souvenirs, – mais ils s’aimaient. La radieuse sérénité de Sainte mettait une douceur infinie parmi ces mélancoliques évocations du passé. Quand Gaston se taisait, le silence devenait rêveur. – Quel était le songe de ces deux enfants assis sur des chaises de paille, à deux pas des nobles sièges de velours où leurs aïeules avaient brodé fièrement l’antique bannière de la famille ?… Sainte regrettait, mais sans désespoir ni colère. Elle regrettait surtout pour Gaston qui eût si bien porté la vieille épée de Maillepré… Gaston se disait : – Qu’elle serait belle, avec les riches atours d’une grande dame !… Qu’elle s