VI Deux jours se passèrent, pendant lesquels je consacrai toutes mes heures libres à courir la ville. Je faisais aussi de longues stations sur le pont qui unit les deux rives du Danube à l’île Svendor, et ne me lassais pas d’admirer ce magnifique fleuve. Je l’avouerai, le nom de Wilhelm Storitz me revenait malgré moi fréquemment à l’esprit. C’était donc à Ragz qu’il demeurait d’habitude, et, ainsi que je l’appris bientôt, avec un seul serviteur connu sous le nom d’Hermann, ni plus sympathique, ni plus abordable, ni plus communicatif que son maître. Il me sembla même que cet Hermann rappelait par sa tournure et sa démarche l’homme qui, le jour de mon arrivée, avait paru nous suivre, mon frère et moi, tandis que nous longions le quai Batthyani. J’avais cru devoir ne rien dire à Marc de la