45. JULIUS FAIT UN MALHEUR Julius Delamayn était seul, allant et venant, son violon à la main, sur la terrasse de sa résidence des Cygnes. Les ombres du soir commençaient à descendre ; on était à la fin de cette journée où Anne Sylvestre avait quitté Perth. L’après-midi, pendant quelques heures, Julius s’était sacrifié aux devoirs de sa position politique, tels que les lui avait tracés son père. Il s’était soumis à la cruelle nécessité de faire un discours à ses électeurs, à une réunion publique qui se tenait dans la ville voisine de Kirkandrew. Une détestable atmosphère qu’il faut respirer ; un auditoire turbulent auquel il faut s’adresser ; une opposition insolente qu’il faut se concilier ; de sottes questions auxquelles il faut répondre ; de grossières interruptions qu’il faut suppo