VI
Ces questions de commerce, Marseille ne les rétrécit pas en questions de petit trafic, de mesquine épargne et de parcimonie de capital ; Marseille les voit en grand comme une dilatation et une expansion du travail français et des matières premières de ce travail importées ou exportées de l’Europe à l’Asie. Le commerce, pour les Marseillais, est une diplomatie lucrative, locale et nationale à la fois. Il y a du patriotisme dans leurs entreprises, de l’honneur sur leurs pavillons, de la politique dans leurs cargaisons. Leur commerce est une bataille éternelle qu’ils livrent à leurs risques et périls sur les flots, pour disputer l’Afrique et l’Asie aux rivaux de la France, et étendre la patrie et le nom français sur les continents opposés de la Méditerranée.