XXVIII Ces idées, que je pensais tout haut devant la couturière d’Aix, me rappelèrent quelques pages que j’avais écrites quelques années auparavant, comme par pressentiment, sur la manière de concevoir et d’écrire l’histoire pour le peuple. Je cherchai ces pages dans mon portefeuille et je les lui lus. Les voici : Jusqu’à présent on a beaucoup flatté le peuple. C’était montrer qu’on ne l’estimait pas encore assez, car on ne flatte que ceux qu’on veut séduire. Pourquoi l’a-t-on flatté ? C’est qu’on faisait du peuple un instrument et non un but. On disait : « La force est là ; nous en avons besoin pour soulever des gouvernements qui nous gênent, ou pour absorber des nationalités que nous convoitons ; appelons le peuple à nous, enivrons-le de lui-même ; disons-lui que le droit est dans le n