PDV de Jo-anne
Depuis un an maintenant, Jo-anne était liée au futur Alpha de la meute Eclipsed Moon. Pendant un an, elle avait essayé d'en apprendre plus sur lui, de faire les choses qu'il aimait, et la mère de West lui apprenait à être la Luna de la meute pour le moment venu.
Peu importait à Westley à quel point elle essayait, il ne s'en souciait pas, il ne lui demandait jamais rien. Il détestait d'être lié à elle. Peu importe combien de fois il avait exigé de savoir pourquoi elle lui avait fait ça, Jo-anne ne pouvait pas lui répondre. Elle ne savait pas plus que lui à propos de leur marquage et de leur accouplement.
Elle s'était réveillée dans un lit à côté de lui, marquée et accouplée à lui. Elle avait été la première à se réveiller. Son corps lui faisait mal de partout, et elle ressentait une douleur considérable entre ses cuisses. Elle avait trébuché en sortant du lit après avoir repoussé un bras sur elle. Elle avait des bleus aux poignets et à l'aine, et il y avait des marques de morsures partout sur son corps. C'est tout ce qu'elle savait. Quand elle avait regardé l'homme dans le lit, son cœur avait presque arrêté de battre. C'était Westley Carlton, le futur Alpha de sa meute, qui dormait dans le lit. Elle avait été terrifiée. Elle n'avait aucun souvenir de ce qui lui était arrivé.
Son père, Heath, était entré en trombe dans la chambre d'hôtel, anxieux et inquiet, il devait probablement la chercher. Elle pouvait voir qu'il faisait jour dehors. Elle avait dû manquer toute la nuit. Il avait jeté un coup d'œil à son état meurtri et avait commencé à blâmer Westley. Celui-ci s'était réveillé au bruit de la porte de chambre, le père de Jo-anne exigeant des réponses sur pourquoi il avait marqué et accouplé sa fille.
Westley, qui observait l'homme avec surprise, s'était retourné et avait regardé autour de la pièce, il avait posé ses yeux verts sur elle, et avait été plus que choqué de la voir debout là, essayant désespérément d'enfiler ses vêtements. Il était sorti du lit et s'était touché le cou, ses yeux s'étaient agrandis, puis il lui avait crié "Qu'est-ce que tu m'as fait ?"
Jo-anne avait fondu en larmes. Elle ne savait pas ce qui s'était passé. Ce ne pouvait pas être de sa faute, elle n'avait même jamais eu de petit ami. Elle s'était juste réveillée comme lui.
Son père continuait de crier et West, qui lui avait crié de se taire, avait enfilé son pantalon. À sa grande horreur, son père ne s'était pas tu, il avait pointé un doigt directement vers West, juste devant son visage, et avait apostrophé le futur Alpha de leur meute.
"C'est toi qui es en tort. Je veillerai à ce que tu sois amené à honorer ce que tu as fait à ma fille."
West lui avait alors donné un coup de poing en plein visage, sous les yeux horrifiés de Jo-anne, et avait quitté la chambre en trombe, laissant son père gisant par terre, le nez en sang. Elle était accourue vers lui pour l'aider à se relever.
"Papa, ça va ?" avait-elle demandé.
"Ne t'en fais pas, Jo-anne. Alpha Damien arrangera ça. Je te le promets." Il l'avait emmenée directement au bureau de l'Alpha. Alpha Damien avait regardé Jo-anne, son état. La marque sur son cou, il pouvait sentir son fils Westley sur elle, et il lui avait demandé de s'asseoir et d'expliquer ce qui s'était passé.
S'asseoir avait été très inconfortable et elle avait failli pleurer de douleur. Damien l'avait remarqué et avait appelé le médecin de la meute. Il avait déjà entendu le témoignage de West, l'homme se tenait dans la pièce en la fixant tout le temps, indifférent à sa douleur, semblait-il. Jo-anne avait dit à son Alpha qu'elle ne savait pas, qu'elle s'était réveillée comme ça dans un lit avec West, qu'elle n'avait aucun souvenir de ce qui s'était passé ou comment elle était arrivée là.
On lui avait dit qu'elle avait été portée disparue, on craignait qu'elle ait été enlevée.
"Ma chérie, tu as été portée disparue pendant des jours."
"C'est vrai", lui avait dit l'Alpha Damien. "Quatre jours, en fait, nous avons déployé des équipes de recherche pour te trouver. West et Terrence étaient même dehors à ta recherche."
"Eh bien, maintenant, on comprend pourquoi il ne t'a jamais trouvée", avait lancé son père avec colère.
"Je ne l'ai pas enlevée", avait crié West.
Alpha Damien les avait calmés et a soupiré à nouveau. Son père s'était levé et avait dit à Alpha Damien que West était désormais responsable d'elle. Il devait la prendre comme sa compagne, qu'il le veuille ou non. Sinon, il signalerait les actions du garçon au Conseil des Alphas lui-même, pour que le garçon puisse être puni conformément aux lois des loups.
Son père ne représentait pas grand-chose dans cette meute, il était simplement un homme de patrouille frontalière, mais il avait défendu sa fille, la loi était de son côté. West avait crié que c'était ridicule de le forcer à rester uni à la fille, étant donné qu'aucun d'eux ne savait comment cela s'était produit.
À ce moment-là, sa belle-mère, Karen, était entrée en courant dans le bureau avec le médecin de la meute derrière elle. Elle avait regardé son état, poussé un cri de surprise, et des larmes avaient coulé sur son visage. Cela avait beaucoup étonné Jo-anne, elles ne s'entendaient pas vraiment depuis qu'elle avait douze ans. Ce n'était pas de la haine ou quoi que ce soit, elles ne s'entendaient simplement pas. "Qui a fait quoi à ma petite fille ?" avait-elle demandé en la serrant doucement et lui disant que tout irait bien.
Il y avait eu beaucoup de cris pendant que le médecin de la meute la vérifiait dans la salle de bains privée de l'Alpha. Il avait soupiré en s'excusant pour son état actuel, ce n'était même pas de sa faute. Elle avait failli pleurer, même West ne s'était pas excusé. Il lui avait donné des calmants et lui avait dit que, bien que son loup soit jeune, il la guérirait complètement en quelques jours.
Alpha Damien avait pris la décision que Westley devait honorer ce qu'il avait fait. Peu importe qu'aucun d'eux ne puisse l'expliquer, elle avait été transférée dans sa chambre cet après-midi-là en tant que sa compagne, bien qu'il n'en soit pas très heureux.
Maintenant, elle était assise sur la balustrade du balcon en train de manger son petit-déjeuner, un morceau de fruit, seule comme toujours.
Aujourd'hui, cependant, elle n'irait pas à sa leçon de Luna, elle n'y voyait plus d'intérêt. Hier seulement, elle lui avait demandé de la rejeter pour la troisième fois cette année. Il était allé voir son père à ce sujet, comme elle le lui avait demandé. Il ne pouvait pas, et apparemment elle non plus. Son père avait dit "non" parce que si le Conseil était informé, et qu'Alpha Damien croyait que le père de Jo-anne irait les voir pour leur raconter, West pourrait non seulement être déchu de son titre, mais il pourrait être sévèrement puni, ou, si on voulait bien lui infliger une sanction exemplaire, étant donné qu'il était d'ascendance Alpha, on pourrait le mettre à mort. West ne l'avait pas rejetée pour sauver sa propre peau.
Il y a une semaine, West lui a ordonné de lui dire ce qui s'était passé ce jour-là, pourquoi elle lui avait fait ça. Une fois de plus, elle n'avait pas pu lui dire.
Jo-anne s'était alors concentrée sur ses études, cela lui faisait mal à chaque fois qu'il lui ordonnait en tant qu'Alpha, et cela n'avait pas été la première fois. Une fois qu'elle aurait la permission, elle pourrait rester sur le campus. West ne s'en soucierait pas du tout, il serait content qu'elle soit partie pendant quelques années. Probablement qu'il trouverait une louve avec qui s'accoupler pendant son absence, et dès qu'il le ferait, elle pourrait le rejeter. Ce serait sa porte de sortie, et elle le voulait. Elle espérait quelque part au fond d'elle que c'est ce qui allait se passer. Aussi douloureux que ça lui paraîtrait et qu'elle souffrirait beaucoup, cela la libérerait de ce lien de compagne.
Il n'avait pas remarqué quand elle avait arrêté de fréquenter ses leçons de Luna, ne l'avait même pas interrogée à ce sujet. Il n'en avait jamais parlé.
SIX MOIS PLUS TARD
West est entré furieux dans leur chambre à cause de quelque chose et l'a regardée d'un air noir. Son aura d'Alpha débordait de lui si fort qu'il l'a fixée avec intensité. Elle a instantanément exposé son cou, elle n'avait pas le choix. Mais cela ne lui a pas suffi. "Pourquoi m'as-tu fait ça ?" lui a-t-il crié, en lui imposant encore plus son aura d'Alpha.
Jo-anne s'est retrouvée à genoux, une douleur aveuglante lui déchirant le corps. Elle n'essayait même pas de résister, elle savait maintenant que cela ne servait à rien, mais cela n'avait pas d'importance, ça faisait toujours mal, et même son loup, Clova, gémissait maintenant de douleur.
"Je... je ne l'ai pas fait", a-t-elle gémi, la douleur se faisant entendre dans sa voix.
"Si, tu l'as fait", lui a-t-il hurlé. "Je t'ordonne de me dire pourquoi tu m'as fait ça." Son aura d'Alpha la submergeait en vagues les unes après les autres.
Jo-anne se retrouvait sur le sol, la tête baissée touchant le sol, aussi soumise qu'on peut l'être, elle pleurait à chaudes larmes, une douleur aveuglante lui déchirait la tête. Clova hurlait de douleur en se recroquevillant en boule. La douleur lui déchirait tout le corps. "West, je ne t'ai pas fait ça", lui a-t-elle répondu. Il avait utilisé tout ce qu'il avait pour la forcer à lui répondre, elle ne pouvait pas lui mentir, ne lui avait jamais menti à ce sujet.
Malheureusement, ce n'était pas la première fois qu'il lui ordonnait en tant qu'Alpha de lui dire ce qui s'était passé ce jour-là, mais c'était la première fois qu'elle avait l'impression que c'était en train de la tuer. Elle sentait son propre sang, le voyait par terre, le sentait lui glisser le long du nez alors qu'elle était là, courbée devant lui sous la force de sa volonté.
T.J. était entré en trombe dans la pièce en lui criant de regarder ce qu'il lui faisait. Il lui avait rappelé qu'elle était sa compagne, qu'elle ne pouvait pas physiquement supporter cela. West n'avait pas semblé s'en soucier du tout. Il avait fallu que T.J. lui dise que cela allait la tuer s'il ne s'arrêtait pas. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il l'a lâchée et a quitté leur chambre en claquant la porte derrière lui.
Elle s'était simplement allongée là sur le sol, affaissée et avait sangloté, tant de douleur faisait rage dans son corps, elle était incapable de bouger. C'était trop cette fois-ci. T.J. venait toujours à son secours. C'était la Beta de West, mais il avait été son ami toute sa vie, elle ne pouvait pas se rappeler un moment où il n'était pas là pour l'aider. Il semblait toujours savoir quand elle était en difficulté et venait à la rescousse.
Il l'avait relevée du sol et l'avait prise dans ses bras sur ses genoux. "Il ne le pense pas, Jo-Jo. Il est juste très confus", avait-il essayé de lui dire.
Mais West ne l'était pas. Combien de fois faudrait-il qu'il lui fasse ça pour la croire, même sous le poids de son ordre d'Alpha, elle ne pouvait pas répondre à sa question.
Ce jour-là avait été la dernière fois qu'elle avait parlé à West. Il ne s'était pas excusé auprès d'elle, ne l'avait jamais fait, pas une seule fois. Il voulait des réponses et elle ne pouvait pas les lui donner. Jo-anne s'était plongée dans ses études et avait déjà postulé pour l'université qu'elle voulait, elle attendait juste sa lettre d'acceptation ou de refus. Elle l'avait évité autant et aussi souvent qu'elle le pouvait. Elle ne pouvait pas vraiment le détester, il ne lui avait jamais physiquement fait du mal, leur situation, ils ne la voulaient ni l'un ni l'autre, mais ils étaient forcés d'y être, en raison des lois des loups qui lui enlèveraient son titre.
Elle s'était réveillée un matin un mois après qu'il lui a ordonné de s'abaisser si bas qu'elle pensait qu'elle allait mourir, pour le retrouver près d'elle. C'était un peu étrange, il ne se couchait jamais à côté d'elle, et depuis ce jour-là, elle était restée bien de son côté du lit, sur le bord, aussi loin de lui qu'elle le pouvait.
TROIS MOIS AVANT SON 18e ANNIVERSAIRE
Jo-anne ne s'impliquait pas dans la planification de sa fête d'anniversaire. Elle n'avait même pas parlé à une seule personne depuis quatre semaines, elle savait que les gens commençaient à la regarder, mais trop, c'était trop. Quand est-ce que tout cela finirait ?
Elle était allongée dans leur lit, était sortie du lit et elle était juste allongée là, à regarder par la fenêtre.
"Qu'est-ce qui ne va pas chez toi, Jo-anne ?" lui avait-il demandé, semblant contrarié par elle.
Elle n'avait pas répondu, il aurait probablement su qu'elle ne le ferait pas, elle n'avait pas dit un seul mot depuis le jour où il l'avait ordonné en tant qu'Alpha pour la dernière fois. Pourquoi aujourd'hui serait-il différent ?
Elle a vu sa carte de la meute tomber sur le lit à côté de son visage, ses yeux se sont brièvement tournés vers elle avant de revenir à la fenêtre, elle pouvait voir des oiseaux voler librement, ils avaient l'air si heureux.
"Lève-toi et achète-toi une robe pour l'annonce", lui a-t-il dit. "Mère me harcèle à ce sujet."
Pourquoi il pensait qu'elle allait prendre sa carte et dépenser son argent lui échappait. Elle avait sa propre carte de la meute, donnée par lui une semaine après avoir été amenée ici. Elle ne l'avait jamais utilisée une seule fois. Elle n'avait jamais porté les vêtements que sa mère avait achetés pour elle non plus. Ils pendaient encore dans le dressing, les étiquettes toujours accrochées. Elle ne voulait pas de son argent. N'avait jamais voulu ça ou son argent.
"Tellement libre", a-t-elle pensé en regardant les oiseaux voler autour, elle s’est levée du lit et est sortie sur le balcon pour les regarder.
"Qu'est-ce que tu fais ?" West lui a grondé, d'après l'écho dans sa voix, il était dans la salle de bain. Il n'aimait pas quand elle était nue dehors pour que tout le monde la voie.
Jo-anne s'en fichait, elle allait être libre, comme ces oiseaux. Elle a posé une main sur la rampe, a grimpé et est descendue sans réfléchir, elle l'a entendu crier son nom, il semblait horrifié, a-t-elle pensé distraitement alors qu'elle volait vers la liberté. Elle a fermé les yeux. "Libre", a-t-elle murmuré. Elle pouvait sentir son loup paniquer à l'intérieur de son esprit et la forcer à se transformer pour essayer d'amortir l'impact v*****t de leur chute au sol. Elle était plus résistante, plus forte et plus susceptible de survivre à une chute de quatre étages sur le sol dur en dessous. Elle a entendu son loup Clova hurler de douleur, puis ça a été l'oubli bienheureux.
Jo-anne s'est réveillée à l'hôpital de la meute, brisée et dénuée de loup apparemment. West était assis à côté de son lit. Elle ne l'a pas regardé, elle n'avait pas besoin de regarder pour savoir que c'était lui, elle pouvait le sentir, elle savait que c'était lui. Pourquoi était-il là ? Elle ne le savait pas ! Elle fixait le plafond.
Elle a passé un mois dans ce lit d'hôpital, paisible, pouvait dormir seule chaque nuit. West lui rendait visite tous les jours, matin, après-midi et soir. Elle ne l'a pas regardé une seule fois, elle ne lui a pas parlé une seule fois. Il n'essayait pas de la toucher, il s'asseyait juste et, d'après ce qu'elle pouvait percevoir, il la fixait. Elle fermait les yeux quand il venait ou regardait simplement le plafond sans expression. Elle aimait le plafond blanc, c'était comme une couverture blanche autour de son esprit.
T.J. venait aussi tous les jours. Il lui tenait la main et lui parlait, lui disait encore et encore que tout serait très différent à partir de maintenant. Que les choses seraient meilleures. Parfois, il la suppliait de lui parler. Elle ne l’a pas fait, même lorsque son air triste la suppliait, gravant chaque parole. Elle ne parlait à personne.
Elle a été ramenée dans la chambre de West pour un repos au lit continu lorsqu'elle a pu quitter l'hôpital, elle ne voulait vraiment pas être là. Mais il semblait qu'elle n'avait pas le choix. Elle était toujours sa compagne.
Les portes de son balcon étaient clouées, d'après ce qu'elle pouvait dire, toutes les fenêtres aussi, il n'y aurait pas de répétition de sa chute de quatre étages au sol. Elle était maintenant en cage.
Elle se trouvait non seulement dans le lit avec lui, mais aussi avec son corps pressé contre le sien et ses bras autour d'elle chaque nuit. Ce ne pouvait être que Volt. West ne l'aurait jamais touchée comme ça. Son loup aimait Clova et il manquait probablement à sa compagne. West aurait dû simplement la rejeter et en finir avec ça. Au moins, il n'avait pas essayé une seule fois d'avoir des relations sexuelles avec elle.
Elle s’est réveillée à la mi-matinée, la veille de son annonce officielle en tant que future Luna, pour trouver ce qui aurait été, dans des circonstances normales, la plus belle robe de style sirène noire accrochée à la porte de son dressing, des cristaux sur le corsage, jolis comme des diamants, pensait-elle distraitement en les regardant. Beaucoup de volants et de plumes, des couches sur des couches jusqu'aux genoux. C'était une robe sans bretelles.
Mais en la regardant, tout ce à quoi elle pouvait penser, c'était, "c'est ma tenue funéraire que je vais porter pour le reste de ma vie, une chose que je ne veux pas." Une chose qu'elle savait que West ne voulait pas non plus. Elle était là, de couleur noire, la couleur de cette robe disait tout, le noir, la couleur de cette robe ne représentait rien d'autre que les ténèbres qui les entouraient tous les deux.
Elle avait trouvé un moyen de sortir, ou du moins, elle le pensait, de survivre d'une manière ou d'une autre.
Non ! Elle ne porterait pas cette robe, elle s’est levée du lit où elle avait passé les deux derniers mois, a pris la lettre d'acceptation où il était indiqué qu'elle allait vivre sur le campus.
West l'avait livrée, l'avait apportée directement à elle, lui avait dit qu'elle avait été acceptée à l'université de son choix alors qu'elle ne l'avait pas ouverte. Lui, l'avait fait. Il lui avait même dit quelque chose de gentil pour la première fois de leur lien de compagnons.
Ce n'était que pendant ce moment-là qu'il avait dit quelque chose de vaguement gentil. Il lui avait dit qu'il était fier d'elle, qu'elle avait travaillé dur et que cela avait porté ses fruits. Il était assis sur le lit à côté d'elle, ses yeux étaient restés fixés de l'autre côté de la pièce. Jo-anne n'avait pas voulu le regarder pendant les trois derniers mois, elle ne ressentait rien du tout, même pas de la colère, pas de tristesse, juste rien.
Maintenant, en regardant cette robe sombre et noire, elle la détestait. Elle ne la porterait pas. Elle est allée vers son dressing et s'est habillée, autre chose que des pyjamas pour la première fois depuis qu'elle avait quitté l'hôpital. Elle a fait sa valise, la même avec laquelle elle était arrivée. Elle partirait avec seulement ce qu'elle avait apporté, elle n'avait jamais voulu rien de lui, à part peut-être son cœur. Peut-être. Mais elle ne l'avait jamais eu, elle ne pouvait même pas le faire l'aimer. Il ne le ferait jamais.
Elle est restée à fixer la robe, elle ne savait pas combien de temps, puis l’a saisie soudainement, s’est dirigée vers la cheminée et l’a jetée là-dedans, puis a regardé la robe brûler. Puis, elle a pris sa valise, l’a mise dans sa voiture et s'en est allée de la meute.
Les portes de la meute étaient fermées. Elle s'est arrêtée et a regardé le garde. Il l’a regardée, un peu plus qu'étonné. Personne ne l'avait vue depuis des mois. "Ouvre la porte", lui a-t-elle dit. Il ne pouvait pas dire non, elle était liée au futur Alpha et, dès demain, était censée être la future Luna de cette meute.
Jo-anne a regardé la porte s'ouvrir, a vu le garde froncer les sourcils en regardant à l'arrière et voir sa valise. Elle n’a rien dit. Elle a appuyé sur l'accélérateur dès que les portes ont été ouvertes pour la laisser passer et elle est partie. Elle n’a parcouru que vingt mètres quand deux gardes ont couru soudainement devant sa voiture.
La voici, elle savait que cela se produirait, elle n'avait pas quitté cette chambre depuis deux mois, n'avait parlé à personne tout ce temps. Maintenant, elle conduisait sa voiture avec une valise à l'arrière. Ils avaient lié l'esprit de West pour lui dire qu'elle quittait le territoire de la meute et il leur avait dit de l'arrêter.
Eh bien, elle était assez âgée pour être la future Luna et pouvait enfin faire ce qu'elle voulait, y compris le rejeter.
"Arrêtez la voiture", l'un d'eux lui criait. Ils étaient tous les deux debout, les mains sur le capot. Maintenant qu'elle s'était arrêtée, elle ne voulait pas les blesser. Elle a mis la voiture au point mort, a actionné le frein à main et elle est sortie, la laissant tourner tout de même. Elle s'est appuyée sur sa voiture et a attendu. Il ne lui a pas fallu longtemps pour entendre sa voiture arriver ou pour qu'il en sorte et claque la porte.
En colère. Comme d'habitude, c'est ainsi qu'il était toujours avec elle.
Elle ne se souvenait pas d'un seul moment où il aurait souri une fois. Il était probablement beau, elle ne le saurait pas. Il ne l'avait jamais regardée avec autre chose que de l'irritation ou de la colère.
"Où est-ce que tu vas ?" a-t-il demandé à savoir.
Jo-anne s’est retournée pour le regarder. Ce serait la première fois qu'elle poserait les yeux sur lui depuis trois mois, depuis qu'elle avait franchi son balcon. Elle l’a regardé, n’a rien ressenti en plongeant dans ses yeux vert sombre, pas de regret, pas d'amour, pas de tristesse, même pas de colère, juste rien. "Je quitte, West", lui a-t-elle dit calmement. Ça a été les premiers mots qu'elle lui ait adressés depuis six mois, depuis la dernière fois qu'il avait ordonné en tant qu'Alpha avec une telle intensité, T.J a dû l'arrêter avant qu'il ne la tue.
"Tu pars... six heures avant d'être officiellement la future Luna."
"Oui", a-t-elle acquiescé. "J'en ai fini, West." Elle était étonnamment calme, s’est-elle dite. Il n'y avait aucune animosité dans ses paroles, elle ne cherchait pas à le blesser. Elle le libérait, ainsi qu'elle-même. "Tu ne m'aimes pas. Peu importe à quel point j'ai essayé de te plaire, tu ne pouvais même pas m'aimer. Tu ne le feras jamais."
"Jo-anne", a-t-il soupiré, il semblait moins en colère contre elle, c'était nouveau.
"Non, West", a-t-elle secoué lentement la tête, "il est temps et tu le sais. Tu me l'as dit tout au long de notre lien de compagnons. C'est de ma faute. Je suis responsable. Tu... l'as exprimé à de nombreuses reprises." Elle lui a rappelé calmement toutes les choses qu'il lui avait dites. Elle ne cherchait pas une querelle, elle voulait simplement tout lui dire pour qu'il puisse voir qu'elle l'avait entendu.
"Jo-anne, s'il te plaît, c'est..." on aurait presque dit qu'il la suppliait.
Peu probable, elle l’a balayé d'un geste de la main pour le couper. Quelque chose qu'elle n'avait jamais fait auparavant. "Ne t'embête pas, West, c'est juste un mensonge."
"Ta fête est prête. Tu seras officiellement annoncée comme la future Luna de cette meute. Demain... et tu choisis maintenant de partir !" Il était de nouveau en colère. En colère, elle avait eu le culot de le couper, probablement.
"Oui", a-t-elle hoché la tête.
"Je ne te laisserai pas faire."
Elle a légèrement penché la tête vers la droite, il ne la laisserait pas faire. Elle a pincé les lèvres pendant un moment puis un sourire triste a effleuré ses lèvres, elle ne pouvait pas le comprendre. Il ne la voulait pas, ne l'avait jamais voulue, même pas une seconde. Pendant deux longues années, elle avait été un fardeau pour lui, la personne qui avait ruiné sa vie.
Elle a soupiré profondément et l’a regardé droit dans les yeux. "Moi, Jo-anne Morris, te rejette officiellement, Westley Carlton, comme compagnon", a-t-elle déclaré calmement. Cela ne lui faisait même pas mal, a-t-elle pensé, j'en ai vraiment fini. Cela aurait dû causer de la douleur. Mais rien, elle ne ressentait rien.
Elle a vu ses yeux verts se remplir de colère et elle pouvait la sentir émaner de lui en vagues. "Je ne l'accepterai pas", a-t-il grogné.
"Eh bien, c'est ton problème, West. J'en ai fini. Accepte-le ou ne l'accepte pas", elle a haussé les épaules. "Je pars pour obtenir mon diplôme et vivre une vie normale. Que tu choisisses de vivre dans la douleur en ne l'acceptant pas, c'est à toi de décider."
Jo-anne pouvait déjà sentir sa marque brûler sur son cou, elle avait pris sa décision et même s'il ne l'avait pas encore acceptée, on dirait que la déesse était de son côté et la libérait, qu'il le veuille ou non.
Son rejet de lui était ce qu'ils voulaient tous les deux, objectivement. West ne l'avait pas dit que parce que son père ne le lui avait pas permis.
Jo-anne s’est retournée pour entrer dans sa voiture.
"Attends, tu ne peux pas faire ça", il semblait à nouveau la supplier, pourquoi se battait-il même contre elle ? C'est toujours ce qu'il avait voulu.
"Je l'ai fait. Accepte-le et passe à autre chose, West. Mon cadeau d'anniversaire pour toi. Ta liberté. Va trouver quelqu'un qui peut te rendre heureux. Quelqu'un...", elle a soupiré doucement, "que tu veux réellement. Aucun de nous n'est heureux et tu le sais. Utilise ma fête pour célébrer ta liberté loin de moi".
"Jo-anne s'il te plaît, ne fais pas ça."
"Accepte-le, West, ou reste attaché à moi, dans la douleur pour toujours. Je m'en fiche, maintenant."
"D'accord", lui a-t-il hurlé dessus, en colère de nouveau. "Moi, Westley Carlton, j'accepte ton rejet, Jo-anne Morris, tu n'es plus ma compagne." Il criait pratiquement après elle à la fin.
Jo-anne a soupiré et est entrée dans sa voiture, elle s'en est allée, elle les avait tous les deux libérés, ils pouvaient tous les deux passer à autre chose maintenant. Tous les deux pouvaient maintenant vivre leur vie comme ils le voulaient, trouver le bonheur.