Jour de rentrée scolaire, je suis officiellement en dernière année de lycée !
Astride et moi avons donné rendez-vous à nos copines, trente minutes avant l'heure, devant l'établissement. C'est donc fine excitée que je m'apprête à quitter la maison.
- Bonne journée, mon chaton, me dit mon père en terminant son café.
- Bonne journée, papa, réponds-je en déposant un bisou sur sa joue.
- Et ne t'inquiète pas concernant ta mère, elle s'en remettra. Comme d'habitude.
- Si tu le dis ! Crié-je depuis l'entrée.
Après tout, ça fait bien longtemps que je ne me formalise plus pour ses états d'âmes. Trois ans, à vrai dire...
Je quitte la maison et me dirige vers l'arrêt de bus. Mon téléphone sonne. C'est mon frère qui appelle.
- Allô ?
- Salut choupinette ! Comment tu vas ?
- Salut grand frère, ça va. Tu me manques.
- Tu me manques aussi choupinette. Prête pour ta rentrée ?
- Oh que oui ! C'est juste dommage que tu ne sois plus là...
- Désolé choupinette, je ne pouvais pas me permettre de redoubler encore une fois !
Nous rions pendant que je monte dans le bus.
- Je sais, mais c'était rassurant de te savoir dans les parages, réponds-je plus sérieuse.
- T'inquiètes, tout se passera bien. Et puis, je ne suis qu'à deux heures de toi, je serai là en cas d'urgence. Tu le sais, n'est-ce pas ?
- Bien sûr, soufflé-je.
- Je dois te laisser, mon cours va bientôt commencer. Je voulais juste te souhaiter une bonne journée.
- Merci John, toi aussi, passe une bonne journée, je t'aime.
- Je t'aime aussi, choupinette.
Je raccroche, une petite boule dans la gorge. Mon frère me manque.
John a deux ans de plus que moi et nous sommes très proches. Il est parti il y a deux semaines à l'université, il ne rentrera pas avant les vacances d'automne, pour économiser ses trajets et pouvoir travailler. Il a pris du plomb dans la tête l'an dernier, et il est devenu très responsable. C'est pourquoi, même avec le soutien financier de mes parents, il veut commencer à être autonome et essayer de ne pas vivre sur son héritage. La semaine dernière, il m'a annoncé avoir trouvé un petit boulot dans un café restaurant. Je suis très fière de lui.
Le bus arrive devant le lycée, et j'aperçois Astride, ma meilleure amie, qui m'attend. Ça me redonne instantanément le sourire.
- Salut la blondasse ! Lui lancé-je alors qu'elle a le nez sur son téléphone.
- Parle pour toi, morue ! Rit-elle.
Nous rions de nos effusions d'amour.
- Toi, tu as envie d'impressionner quelqu'un, remarqué-je en détaillant sa tenue et le soin qu'elle a apporté à son maquillage, comparé à ses habitudes.
- Évidemment ! C'est notre dernière année, j'espère bien ne pas finir l'année, célibataire ! Tu ferais bien d'y penser aussi ! Dit-elle en passant son bras sous le mien.
- Qu'est-ce que tu insinues ?
- Juste qu'il est temps que tu te remettes en selle...
Nous traversons la rue pour rejoindre l'entrée du lycée en même temps que nos copines.
- Salut les filles !
Nous nous exclamons toutes les cinq simultanément et nous rions. Après quelques embrassades, nous allons étudier le tableau des classes et réalisons avec déception, que nous sommes dispersées dans les trois classes.
- Évidemment, c'est moi qui me retrouve toute seule, se plaint Noémie.
- Ne t'inquiète pas, tes camarades sont plutôt sympas, dis-je en détaillant la liste des élèves de la classe de terminale C.
- Et tu as un beau lot d'Apolon, renchérit Astride.
Les filles se mettent aussitôt à observer les listes pour débattre de la stratégie à adopter pour l'ouverture de la chasse aux mâles. Ce qui détend Noémie.
Finalement, à la pause, quand nous nous retrouvons, elle est enchantée par sa classe, et à midi, elle nous présente trois nouvelles personnes avec qui Astride et moi accrochons bien.
On se retrouve également à la pause de l'après-midi et, c'est avec surprise, que je vois qu'Astride, qui n'est pas dans ma classe et m'attend à la sortie, est accompagnée de Vincent, l'un des nouveaux du groupe. Il est le premier à me voir.
- Artémis ! M'interpelle-t-il en me faisant signe.
- Laquelle de vous deux lui a tapé dans l'œil, tu crois ? Me demande Élène.
Je ris à sa réflexion et nous les rejoignons.
- Où sont les filles ? Demande Élène à Astride.
- Déjà rentrées, on a fini il y a une heure, explique Astride. Ces lâcheuses n'ont pas voulu attendre.
- C'est cool de votre part de nous avoir attendus, dis-je alors que nous nous dirigeons vers la sortie.
- Vous prenez le bus, les filles ? Demande Vincent alors que nous passons les grilles.
- En temps normal, oui, dis-je en voyant mon père appuyé contre sa voiture.
- Pourquoi ton père est là ? Demande Astride.
- Il a l'air vachement sérieux, remarque Élène.
- J'espère que tu n'as pas d'ennuis, s'inquiète Vincent. Envoie un message tout à l'heure.
Il pose un bisou sur ma joue tout en serrant ma main.
- À demain ! Lance-t-il en s'éloignant.
- Bah, j'ai ma réponse, me chuchote Élène.
J'embrasse mes amies et leur dis que je les tiens au courant, avant de rejoindre mon père.
- Papa, qu'est-ce que tu fais là ? Tout va bien ? Demandé-je inquiète.
- Tout va bien mon chaton, mais ça ne va pas te plaire...
- De quoi tu parles ?
Il m'ouvre la portière de la voiture.
- Monte, on a de la route. Je t'explique en chemin.
Je m'installe, et quand il m'a rejointe, il me tend un sachet en papier de la boulangerie.
- Un thé glacé et deux donuts, précise-t-il.
- Merci, papa.
Je ne peux m'empêcher de sourire à cette petite attention. J'envoie un message à mes amis avec une photo de mon en-cas.
Moi : Je ne sais pas ce qu'il va m'annoncer, mais il sait m'amadouer !
Vinz : Régale-toi (émoji grand sourire).
Astride : Bon appétit (émoji qui salive)
Élène : (émoji qui croise les doigts)
- Où va-t-on ? Demandé-je en sortant un donut pendant qu'il s'insère dans la circulation.
- Chez Rachel et Nicola.
- Cool ! Enfin ! M'exclamé-je en premier lieu.
Puis je réfléchis.
- Et maman ? Et l'école demain ? Ça ne pouvait pas attendre ce week-end ? J'étais plus à ça près, fais-je remarquer.
- Mon chaton, ta mère et moi avons été appelés en mission pour le Maharaja. Ta mère est partie il y a quelques heures, après avoir emballé tes affaires. Je prends l'avion plus tard dans la soirée pour la rejoindre...
- Mais alors, pourquoi on va chez Rachel et Nicola ?
- Tu vas vivre chez ta marraine jusqu'à notre retour.