Chapitre V Deux visites, dont l’une a des conséquencesUn hiver s’était écoulé, puis un été, et un nouvel hiver touchait à sa fin, Heidi était toujours la même, heureuse et gaie comme les petits oiseaux ; elle se réjouissait chaque jour davantage de l’approche du printemps, car le moment était venu où la tiède haleine du föhn commençait à fondre les neiges, où le brillant soleil allait faire sortir de terre toutes les petites fleurs bleues et jaunes, où Pierre recommencerait à mener les chèvres au pâturage ; or, les longues journées d’été sur l’Alpe étaient pour Heidi ce qu’il y avait de plus beau dans le monde entier. Elle était maintenant dans sa neuvième année ; le grand-père lui avait enseigné toutes sortes de choses utiles ; elle savait soigner les chèvres aussi bien que qui que ce fû