CHAPITRE 2⚔️

2891 Words
Akmar tournait les pages encore et encore de plus en plus rapidement et Farès sût qu'il ne regardait même pas les photos. Les rénovations arrivaient son terme et il ne se montrait ni déçu, ni satisfait. Tout ce qui l'intéressait c'était que personne ne touche à la pièce sécurisée... que personne ne s'en approche. Visiblement il n'était pas prêt à se débarrasser de ses douleurs. Il ferma le dossier puis se mît à tapoter nerveusement ses doigts sur Le Bras du fauteuil, la mâchoire rétractée, front plissée et le regard hagard. Farès remarqua que quelque chose n'allait pas. Farès - Monseigneur, quelque chose vous tracasse ? Akmar ne le considéra même pas. Il avait l'impression que tout lui échappait, il avait volontairement laissé son bonheur lui échapper et ça devenait trop pesant de pas savoir comment agir. Comme il ne répondait pas, Farès rassembla les dossiers puis se leva pour partir mais c'est là que le Cheikh lança : Akmar - Je devrais aller la retrouver ? Lança t'il d'une voix vibrante. Farès prît au sérieux cette question sachant pertinemment que tout lui ramenait à sa petite protégée. Farès- Je ne condamne pas votre choix Monseigneur, il était évident qu'elle devait partir car elle courait un grave danger, mais maintenant elle ne risque plus rien... Akmar - Mais? Farès- Elle est peut-être mieux où elle est, elle s'est peut-être détaché de tout ça. Akmar- Probablement. Répondît-il le cœur loud. Farès- Ce n'est qu'un avis secondaire Monseigneur. Elle va peut-être beaucoup mieux mais rien n'effacera ce qu'elle a vécu ici, et même si elle est loin, d'une certaine manière elle est toujours lié à ce désert, à vous ou même à Zola. Si vous avez besoin de réponse concrète je ne pourrais pas vous la donner. Vous seul avez le droit. Il le fusilla du regard avant de se lever. En ce moment il n'avait vraiment pas envie d'entendre les grands discours de Farès même s'il avait raison. Il était le seul à décider soit de faire comme si Alayaäna n'avait jamais existé ce qui lui était impossible, ou soit aller la retrouver et s'assurer qu'elle allait bien. Il voulait qu'elle aille bien pour le convaincre qu'elle n'avait pas besoin de lui même si dans un coin de sa tête, il ne pouvait s'empêcher de l'imaginer comme avant, passionnée et attachante... mais il n'y croyait pas trop. Elle doit se sentir terrible rejetée et ses sentiment sabotés et piétinés. Le temps ne répare rien, il aide simple à accepter un peu mieux les choses et arriver à vivre avec. C'était clair dans sa tête, il ne saurait avancer s'il ne s'assurait pas qu'elle allait bien... Il voulait plus. Beaucoup plus! Sans Alayaäna sa vie s'était soudain mise en pause. Il avait l'impression d'être figé. Tout paraissait tellement moins beau ! Il voulait retrouver celle qui donnait un sens à son existence et mettait de la couleur dans sa vie. S'il voulait vivre c'était pour elle, pour revoir ses yeux dorés, entendre sa voix hésitante, voir son petit sourire... Et la vie, aussi injuste soit-elle avait quand même décidé de lui donner une chance de vivre à nouveau. Au début il ne comprenait pas pourquoi il était encore en vie. Ce n'était pas un être particulièrement exemplaire et il aurait peut-être préféré fermé les yeux à jamais, convaincu de ne rependre que de la douleur. Pourtant Alayaäna semblait heureuse à ses côtés. Elle refusait de s'éloigner de lui, elle refusait de le voir prendre des risques et encore plus, elle l'aimait... Akmar aimait ce que cette jeune femme lui faisait ressentir, il appréciait sa compagnie et même plus. Il aimait la personne qu'il devenait quand elle était à ses côtés. Elle était précieuse pour lui, il ne se voyait pas vivre sans sa douceur et sa délicatesse et il espérait ne pas être obligé de vivre sans ! Pas une seule nuit ne passait sans qu'il ne pense à cette nuit-là dans la cabine... Au delà de cette peur immense qu'il lui inspirait, elle s'était offerte à lui. Elle s'était totalement abandonnée dans ses bras, perdue dans ses baisers et emportée par ses caresses. Comment pourrait-il se passer d'elle ? Il en devenait complètement obsédé et tenait à revoir cet être envoûtant qui avait fait basculer sa vie, espérant qu'elle l'attendait qu'il vienne tenir sa promesse ... Il ne voulait pas renoncer à elle quelque soit la réalité qui le fouettera ! Akmar - Prépare le jet, qu'il soit prêt à décoller ce soir ! Lança t'il abruptement. Farès- Vous êtes sûr de vous Cheikh Akmar ? Il s'indigna car ce départ serait prématuré et presque impulsif. Il voulait se rassurer que c'était exactement ce qu'il voulait car de toute évidence, il semblait beaucoup plus attaché à sa petite protégée que ce qu'il laissait paraître. Il avait dû lui dire au revoir, souffrir et risquer la mort loin d'elle et Farès imaginait bien que s'il était encore en vie, s'il avait décidé de se battre même inconsciemment, c'était pour pouvoir revoir Alayaäna. Akmar - Tout de suite Farès! Farès s'inclina avant de disparaître. Il avait attendu trop longtemps, il ne voulait plus perdre une seconde. En dépit de son aura sauvage, il tenait à revoir le seul visage qui l'avait convaincu qu'il avait lui aussi droit au bonheur... mais il avait perdu cette volonté, il veut la retrouver à travers elle, revoir cet ange qui lui faisait tout reconsidérer. Toute sa vie il avait perdu du temps. Il ne voulait plus de ça, il voulait désormais profiter de chaque seconde et cela ne serait possible qu'aux côtés d'Alayaäna même si elle ne savait pas qu'elle était son roc. Akmar - 'ana qadum Alayaana, sa'aeud lak ya jamiliti ! ~J'arrive Alayaäna, je reviens te chercher ma belle !~ Murmura t'il dans une promesse pure en fixant le sable briller sous l'éclat du soleil rendant chaque particules dorés comme de l'or. Dorés comme les yeux d'Alayaäna... Assise sur le banc à l'intérieur de la bibliothèque, Alayaäna feuilletait un grand livre d'Art. New-York était loin d'être le pays de ses rêves. Les temps étaient déplorables et en plus d'un an, elle n'arrivait toujours pas à y faire. Elle avait l'habitude de passer dans cette bibliothèque après son jogging. Quand elle est arrivée chez Rachel elle était si silencieuse ! Elle semblait comme morte de l'intérieur. Les événements ne lui avaient laissé aucun répit et elle avait eu beaucoup de mal à accepter la réalité... cette réalité dans laquelle Akmar ne voulait absolument pas d'elle. Rachel lui avait trouvé une psychologue mais au bout de seulement trois séances elle avait décidé d'abandonner. Elle se voyait mal confier ses problèmes à une inconnue. Ses problèmes ne regardaient qu'elle et de toute façon son histoire était tellement compliquée, par où allait t'elle commencer ? Elle avait espéré nuits et jours que Akmar vienne la chercher... Quelle idiote ! Depuis cette nuit là dans la chambre avec Rachel, Elle n'avait plus jamais pleuré. Elle était faible certes mais au bout d'un an, elle avait fini par accepter le fait que Akmar ne viendrait jamais. Elle savait qu'il n'était pas mort car même sans aucune photo, les médias n'arrêtaient pas de parler de lui, de ce grand guerrier qui avait libéré son royaume. Et dire qu'elle aurait aimé être là, à se côtés... Elle se leva immédiatement et ferma rageusement le gros livre et prît son sac de sport. Elle s'était changé dans les toilettes car il faisait malheureusement très froid et sa tenue de jogging risquait de la faire mourir. Ses cheveux enfermés dans un chignon, elle serra son sac puis signa sur le registre avant de sortir. Elle était loin d'être souriante comme avant. Elle s'était beaucoup fermée et cela inquiétait beaucoup Rachel. Alayaäna ne lui avait pas dit grand chose et même si elle désirait en apprendre plus, elle voulait vraiment que sa petite sœur laisse tout ça derrière elle. Si seulement c'était si simple ! Travis lui avait trouvé une place dans son unité, elle continuait de faire des portraits robots car les rues de New-York étaient loin d'être sûres. Elle travaillait également Avec Rachel dans un centre pour enfants, spécialisé pour les sourds et les mal-entendants. Elle y passait tout son temps tant que Travis n'avait pas besoin d'elle. Elle se mît à marcher plus vite quand : ...- Alayaäna ? Elle fronça son petit nez en reconnaissant cette voix. Elle se retourna puis vît Cet homme qu'elle connaissait malheureusement. Alayaäna - Qu'est-ce que vous voulez Declan! Declan- Ouh le froid vous mets de mauvais poils Mademoiselle Gianni, voulez-vous que je vous emmène prendre un café histoire de vous réchauffer ? Declan était un charmeur, imbu de lui-même et très narcissique. Il était banquier et faisait une sorte de fixation sur la jeune femme. Il faisait aussi beaucoup pression sur eux pour qu'ils cèdent le bâtiment du centre où elle travaillait avec Rachel. Il voulait construire et avait absolument besoin qu'on le lui cède. Alayaäna - Sans façon, merci. Répondît-elle en tentant de rester polie même s'il ne le méritait pas. Declan- Allez, Mettons au moins nos différents de côtés juste pour cette fois. Alayaäna- Joey, je ne vous apprécie pas du tout et ça ne risque pas de changer alors s'il vous plaît laissez tomber et tâchez de rester loin de nous. Declan- Très directe! Alayaäna roula des yeux puis se retourna pour partir quand celui-ci lança: Declan- Ce n'est pas très prudent pour vous de me mettre à dos mademoiselle Gianni, mais je ne m'inquiètes pas, vous reviendrez sûrement en rampant! Alayaäna se retourna vers lui front plissé. C'était une menace? En tout cas ça en avait l'air. Declan- Oh je dis Ça, je dis rien. Elle aurait voulu lui sauter dessus et faire disparaître cet air suffisant qu'il affichait mais elle se retînt. Il ne fallait surtout pas qu'elle perde son énergie pour cette tâche. Il affichait un petit sourire triomphant et elle ne lui fît pas le plaisir de poursuivre cette conversation sans intérêt. Elle continua son chemin sans plus de mots. Declan- À plus Mademoiselle Gianni! Alayaäna retînt sa colère et s'en alla sans se retourner. Elle ouvrît la porte de l'appartement et fut accueillie par une imposante odeur de brûlé. Un matin comme tous les autres, Rachel venait de brûler une énième crêpe. Quoi de plus normal... Elle était en sueur comme si elle venait de courir un marathon. Depuis son réveil, elle essayait de reproduire les petits délices du matin que faisait sa sœur rendant la cuisine extrêmement Crade! Rachel - Je suis vraiment trop nulle. Se dit-elle en balayant du regard la pagaille puis posa ses yeux sur le nombre de pancakes cramés. Alayaäna - Eh ben! C'est quand même mieux que la fois où tu as mis le feu à l'appartement de Travis. Rachel se retourna en affichant une mine coupable : Rachel - Tu es déjà rentrée ? Alayaäna - Il est presque Midi Rachel. Répondît-elle en déposant son sac. Rachel - Je... ne t'inquiète pas je vais tout nettoyer. Dit-elle en saisissant un chiffon. Alayaäna - Sûrement pas, dans ton état tu ne devrais même pas être debout dans cette cuisine. Elle s'avança vers la paillasse et constata de plus près la pagaille et vît le tonne de pancakes brûlés. Alayaäna - Oulà! Ils ont été torturés! Rachel - Ne te moques pas Yaäna si je fais tout ça c'est pour toi. Alayaäna - Je vais très bien Rachel. Dit-elle en montant sur le tabouret pour rattraper un pancake sur l'armoire; Je ne veux même pas savoir comment il est arrivé là. Le spectacle était pathétique. Rachel était une vraie catastrophe ambulante depuis son début de grossesse. Alayaäna - Tu devrais rentrer te reposer... Rachel - Me reposer? Je ne peux pas me reposer je m'inquiète pour toi ! Lança t'elle d'un ton hystérique. Alayaäna - Je t'ai dit d'arrêter de t'inquiéter je vais Parfaitement bien. Dit-elle en tirant rageusement sur un Sac-poubelle pour nettoyer sa cuisine. Rachel - Tu as vu comment tu me parles Yaäna ? Tu es mystérieuse ces derniers temps, tu sors pour aller je ne sais où et tes sauts d'humeur c'est juste plus possible. Alayaäna ne répondît pas continuant son ménage. Rachel - Depuis que tu es revenue tu as à peine dis deux mots sur ton voyage Alayaäna qu'est-ce qui se passe, avant on se disait tout alors qu'est-ce qui a tant changé? Tu es froide et d'une humeur massacrante et je n'arrive plus à suivre. Ça va faire plus d'un an maintenant tu crois que tu es prête à m'en parler ? Alayaäna - Te parler de quoi. Rachel - Attends tu le fais exprès ? Je viens de te faire tout un sermon et c'est la seule réponse que tu as? Alayaäna - Rachel il n'y a rien à dire ! Rachel - J'ai parfois l'impression qu'une partie de toi est resté là bas... la meilleure partie de toi. Alayaäna- Rachel ! Hurla t'elle en jetant la serviette. Rachel eût un léger soubresaut. Comment Pouvait-on changer autant ? Elle était à présent persuadée que quelque chose de grave s'était passée pour avoir un retour aussi désagréable. Elle ne voulait pas en parler et cela la mettait hors d'elle. Elle avait la manie de toujours tout contrôler et savoir que les agissements d'Alayaäna lui échappaient ne lui réussissait pas. Elle ne reconnaissait pas la jeune femme froide, indifférente et désintéressée qui se trouvait devant elle et c'était vraiment dommage car sa demi-sœur était sans doute la personne la plus aimante, attentionnée, bienveillante et incroyablement honnête qu'elle connaisse. Elle prenait parfois exemple sur elle, elle se battait pour devenir une meilleure personne et lui montrer le bon chemin. Aujourd'hui elle avait l'impression qu'Alayaäna avait plus que jamais besoin d'elle et elle ne savait même pas comment l'aider. Le choc était brutal car la bombe à retardement avait malheureusement fini par exploser, emportant sa bienveillance avec... Rachel tira sur le tabouret pour s'y asseoir, complètement dépassée. Elle commença à prendre des grandes inspirations ce qui inquiéta Alayaäna. Rachel entamait son septième mois de grossesse, elle n'avait pas besoin de toute cette tension. Alayaäna - Ça va Rachel ? Tu te sens bien ? Tu... tu veux que je fasse venir un médecin ? S'inquiéta t'elle en s'approchant puis lui tînt la main. Rachel - Non... non ça va j'ai juste besoin de reprendre mon souffle. Alayaäna - Je vais te ramener chez toi Rachel, tu es enceinte tu ne dois pas autant te déplacer. Rachel supportait mal le fait que sa petite sœur ait son propre appartement. Elle n'était pas si loin mais Rachel avait du mal à s'y faire car aussi longtemps qu'elle s'en souvienne elle avait toujours vécu avec elle, toujours veillé sur elle. Ça a été dur pour elle de passer tous ces mois sans elle et maintenant qu'elle était revenue elle avait beaucoup de mal à se séparer d'elle. Elle était venue passer la nuit ici et comme à chaque fois, son départ devenait impossible. Alayaäna - Je vais te ramener et appeler un médecin. Dans ton état tu as besoin d'un maximum de repos. Rachel - Ma Yaäna n'a peut-être pas complètement disparu après tout... il reste encore un peu de ce que tu as été, de cette fille que j'ai vu grandir. Dit-elle tristement. Alayaäna - Je n'en suis pas si sûre. Répondît-elle simplement avant de se lever. Elle respira un grand coup, s'empêcha de penser puis : Alayaäna - Je fini de ranger tout ça et je te dépose. Rachel - Je vais appeler Travis ne te dérange pas. Alayaäna - Ce n'est pas la peine... Rachel - Vraiment ? Parce que je te le dis franchement je m'inquiète pour toi, tu ne devrais pas... Alayaäna - Quoi ! Hurla t'elle ; je ne devrais pas quoi? Avoir le droit d'être énervée ? La gentille Alayaäna devrait être docile et se taire ? Rachel - Qu'est-ce qui a bien pu t'arriver Alayaäna. Alayaäna - Je ne redeviendrai pas cette fille là Rachel. Déclara t'elle fermement. Mais si cette indifférence était une réaction à sa douleur ? Cette carapace était là pour la protéger car elle ne voulait pas souffrir à nouveau. C'est comme ça qu'elle avait réagi à sa douleur... en perdant non seulement sa joie mais aussi sa bienveillance car elle avait l'impression que cela la rendait faible. Comme quoi on a tous une façon différente réagir à nos peines... Rachel ferma les yeux. Alayaäna lui infligeait une douloureuse torture en se renfermant sur elle et elle se sentait impuissante... tellement ! Rachel - Alayaäna je te jure que si je pouvais... Elle fût coupée par des coups violents à la porte et Alayaäna se redressa pour aller ouvrir, espérant que ce soit Travis. Il devait absolument Éloigner Rachel d'elle car elle ne voulait pas qu'il arrive quelque chose au bébé à cause de l'ascenseur émotionnel qu'elle subissait. Elle ouvrît la porte et fût surprise d'y voir celle qui était à l'origine de tout son malheur. Célia la toisa du regard avant d'entrer et la pousser. Célia - Où est ma fille ! _________
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