IISamuel m’a suivi comme un ami fidèle ; j’en ai été touché. Il a réussi à se faufiler, lui aussi, à bord d’un paquebot des Messageries, et m’est arrivé ce matin ; je l’ai embrassé de bon cœur, heureux de revoir sa franche et honnête figure, la seule qui me soit sympathique dans cette grande ville où je ne connais âme qui vive.
– Voilà, dit-il, effendim ; j’ai tout laissé, mes amis, mon pays, ma barque, – et je t’ai suivi.
J’ai éprouvé déjà que, chez les pauvres gens plus qu’ailleurs, on trouve de ces dévouements absolus et spontanés ; je les aime mieux que les gens policés, décidément : ils n’en ont pas l’égoïsme ni les mesquineries.