XIILe 6 septembre, à six heures du matin, j’ai pu pénétrer dans la seconde cour intérieure de la mosquée d’Eyoub. Le vieux monument était vide et silencieux ; deux derviches m’accompagnaient, tout tremblants de l’audace de cette entreprise. Nous marchions sans mot dire sur les dalles de marbre. La mosquée, à cette heure matinale, était d’une blancheur de neige ; des centaines de pigeons ramiers picoraient et voletaient dans les cours solitaires. Les deux derviches, en robe de bure, soulevèrent la portière de cuir qui fermait le sanctuaire, et il me fut permis de plonger un regard dans ce lieu vénéré, le plus saint de Stamboul, où jamais chrétien n’a pu porter les yeux. C’était la veille du sacre du sultan Abd-ul-Hamid. Je me souviens du jour où le nouveau sultan vint en grande pompe pr