VLOTI À SA SŒUR, À BRIGHTBURY Chère petite sœur, J’ai été dur et ingrat de ne pas t’écrire plus tôt. Je t’ai fait beaucoup de mal, tu le dis, et je le crois. Malheureusement, tout ce que j’ai écrit, je le pensais, et je le pense encore ; je ne puis rien maintenant contre ce mal que je t’ai fait ; j’ai eu tort seulement de te laisser voir au fond de mon cœur, mais tu l’avais voulu. Je crois que tu m’aimes ; tes lettres me le prouveraient à défaut d’autres preuves. Moi aussi, je t’aime, tu le sais. Il faudrait m’intéresser à quelque chose, dis-tu ? à quelque chose de bon et d’honnête, et le prendre à cœur. Mais j’ai ma pauvre chère vieille mère ; elle est aujourd’hui un but dans ma vie, le but que je me suis donné à moi-même. Pour elle, je me compose une certaine gaieté, un certain coura