IIPortia ! flambeau du ciel ! Portia ! ta main, c’est moi ! (Alfred de Musset, Portia.) Le soleil était couché depuis deux heures quand un dernier caïque s’avança seul, parti d’Azar-Kapou ; Samuel était aux avirons ; une femme voilée était assise à l’arrière sur des coussins. Je vis que c’était elle. Quand ils arrivèrent, la place de la mosquée était devenue déserte, et la nuit froide. Je pris sa main sans mot dire, et l’entraînai en courant vers ma maison, oubliant le pauvre Samuel, qui resta dehors… Et, quand le rêve impossible fut accompli, quand elle fut là, dans cette chambre préparée pour elle, seule avec moi, derrière deux portes garnies de fer, je ne sus que me laisser tomber près d’elle, embrassant ses genoux. Je sentis que je l’avais follement désirée : j’étais comme anéanti