Grand paresseux

1741 Words
Valérie se lève tôt le lendemain matin pour préparer le petit-déjeuner. Thierry prend une douche et la rejoint dans le salon. « Ma femme s'est réveillée de bonne heure aujourd'hui, » remarque-t-il. « Mon repas a été perturbé hier soir, et j'ai eu des gargouillements d'estomac toute la nuit. » « Il aurait fallu me dire que tu avais faim, nous aurions pu sortir et aller au restaurant. » « Je ne voulais pas te déranger. Passons à table, je ne veux pas que tu sois en retard, » dit-elle en s'asseyant. « Mon patron a un voyage de deux mois, je suis contraint de l'accompagner, » explique Thierry. « Pourquoi cela doit-il durer si longtemps ? » « C'est lui le chef, je ne fais que suivre ses instructions. » « Très bien, quand est-ce prévu ? » « Demain matin. » « Demain matin ? Et tu m'en parles seulement maintenant ? » « Je souhaitais t'en informer hier, mais compte tenu des événements, je ne voulais pas te perturber davantage. » « Je vais donc devoir affronter ta famille seule pendant deux mois entiers ? » demanda Valérie, visiblement inquiète. « Il te suffira de les ignorer comme tu le fais habituellement, mon amour. Ce ne sera que deux mois, et ensuite nous serons à nouveau réunis. » « Tu vas me manquer. Je n'ai jamais été seule aussi longtemps. » Elle affichait une expression de tristesse. " Ne fais pas comme si je pars pour du« Ne fais pas comme si je partais définitivement. Maintenant, prends le temps de manger pour ne pas être en retard, » rassura Thierry. Après le repas, chacun se dirigea vers ses occupations. Dans un vaste penthouse, une femme élégante, d'âge moyen, était assise sur le canapé du salon, en train de s’occuper de ses ongles. Son visage trahissait une certaine fatigue. « Je me demande jusqu'à quand elle va rester enfermée dans sa chambre, » pensa-t-elle. « Je suis là, maman. Avec ton attitude grincheuse, tu vas rapidement avoir des rides », fit remarquer sa fille Mira en sortant de sa chambre. « Tu sais que je n'apprécie pas le retard et que je ne souhaite pas être la seconde option de quelqu'un dans le magasin », répondit la mère. « C'est bon, j'ai terminé. Nous pouvons y aller », affirma Mira en se dirigeant vers l'ascenseur. Une fois arrivées au rez-de-chaussée, le chauffeur leur ouvrit les portes et elles montèrent à bord. « Où vous rendez-vous aujourd'hui, mesdames ? » demanda le chauffeur. « Conduisez-nous d'abord chez Diamond Group », répondit Ruth, la mère de Mira. À cette heure, la ville était particulièrement animée. Certains partaient travailler dans les entreprises, d'autres étaient à la recherche d'un emploi pour subvenir à leurs besoins, tandis que d'autres, comme Ruth et sa fille, dépensaient sans compter leur argent dans des activités de shopping. Le chauffeur roula lentement en direction de Diamond Group. C'était un imposant édifice de quinze étages, subdivisé en plusieurs sections. Mira et sa mère descendirent et se dirigèrent vers la grande porte d'entrée. « Par quelle section allons-nous commencer aujourd'hui ? » interrogea Mira. « Commençons par la section habillement, » répondit sa mère. C'était devenu leur routine. Léonard était encore endormi lorsque son téléphone sonna ; c’était Samuel. « Je suis encore en train de dormir, » répondit-il d’une voix ensommeillée. « Réveille-toi, grand paresseux, » lui lança Samuel. « Pourrais-tu me laisser profiter de mes vacances ? Je n’ai pas envie de m’embarrasser de futilités ce matin. » « Ta belle-mère et ta demi-sœur ont encore fait des emplettes aujourd’hui, » informa Samuel. « Je me désintéresse complètement de leur vie. Laisse-les continuer à dépenser, » rétorqua Léonard. « Ne prévois-tu pas de rentrer chez toi ? » demanda Samuel. « Pas pour le moment, je préfère éviter de croiser leurs regards. Je vais rester ici et me reposer encore un peu. » « Comme tu le souhaites. Réveille-toi et rejoins-moi au restaurant pour le petit-déjeuner. » « J'arrive, » répondit Léonard. Depuis le décès de sa mère, Léonard a éprouvé un profond sentiment de solitude, en raison du manque d'affection de sa belle-mère, même lorsque sa mère était encore en vie. En revanche, Robert Evans, son père, avait une grande affection pour sa mère, qui était également la femme qu'il chérissait. Son mariage avec sa première épouse, Ruth, étant arrangé, il n'éprouvait aucune affection pour elle. Cependant, lorsqu'il a rencontré Rebecca, la mère de Léonard, ce fut un véritable coup de foudre entre eux, et ils ont alors décidé de s'unir par les liens du mariage. Il se leva et se dirigea vers la salle de bain ; il en ressortit quelques minutes plus tard, une serviette nouée à la taille. Après s'être habillé, il rejoignit Samuel au restaurant. « Quel vieux paresseux ! Je me demande comment tu as pu monter Diamond Group avec une telle attitude », plaisanta Samuel. « C'est grâce à des travailleurs acharnés comme toi dans mon équipe », répondit Léonard sur le même ton. « Ce n'est pas possible, j'ai passé la nuit en compagnie de deux charmantes jeunes femmes et je suis en pleine forme, tandis que toi, qui n'as fait aucun effort, tu sembles dormir paisiblement. » « Je suis venu en vacances pour me reposer, les histoires de cœur ne m'intéressent pas, » répondit Léonard. « Ne serais-tu pas, par hasard, un peu impotent ? Tu sembles toujours fuir les femmes, » plaisanta Samuel, tout en baissant le ton. Ils sont amis depuis des années, mais Samuel n'a jamais vu Léonard en compagnie d'une fille. « Souhaites-tu essayer de voir ? » demanda Léonard en souriant. « Non merci, je ne suis pas intéressé. Si tu le souhaites, je peux te recommander quelques belles filles charmantes ici, » proposa Samuel. « Si tu continues à aborder ce sujet, je mettrai un terme à tes vacances, » rétorqua Léonard. « Très bien, je ne reviendrai pas sur ce point. Je m’amuse tellement ici que j’aimerais y rester indéfiniment. » « Ta vie de débauche risque de te nuire. Passons à la commande, j'ai déjà très faim. » Ils passèrent commande et dégustèrent leur repas tranquillement. En soirée, Valérie préparait la valise de voyage de son mari. Le cœur lourd à l'idée de le voir partir, elle se sentait pourtant impuissante face à cette situation. Depuis le début de leur relation, Thierry avait toujours compté sur elle pour tous les aspects de leur vie. Bien qu'ils occupent tous deux un emploi, Valérie gagnait quatre fois plus que son mari et prenait en charge l'ensemble des tâches, y compris celles le concernant, sans jamais se plaindre. « Je suis rentré », annonça Thierry en entrant dans la chambre. Valérie laissa ce qu'elle faisait et alla l'embrasser. « Tu m'embrasses comme si c'était un adieu, mon amour », interrompit Thierry. « Tu vas me quitter pour deux mois ; pour moi, cela ressemble à une éternité », répondit Valérie en pleurant. « Mon amour, cela me brise le cœur de voir tes larmes », répliqua Thierry en l'emmenant au lit. Valérie, interrompant son geste, se leva pour embrasser Thierry. « Tu m'embrasses comme si c'était un adieu, mon amour », observa Thierry. « Tu vas me quitter pour deux mois, et pour moi, cela ressemble à une éternité », répondit Valérie, les larmes aux yeux. « Mon amour, tes larmes me brisent le cœur », confia Thierry en l'orientant vers le lit. « Tu as toujours été ma source d'inspiration. Tu m'as choisi parmi tant d'autres, issus de milieux favorisés, alors que je n'avais rien. Tu as véritablement apporté un sens à ma vie, mais je n'ai jamais su te rendre la pareille. Permets-moi de m'engager dans cette mission. Mon supérieur m'a promis une promotion à notre retour si je réussis. Je veillerai sur toi et je t'offrirai la vie dont tu as toujours rêvé. Je te prie de ne plus pleurer. " Valérie écouta attentivement son récit, puis s'approcha de lui pour l'embrasser tendrement sur les lèvres. Thierry répondit à son b****r avec passion. « Fais-moi l'amour comme si c'était la dernière fois », souffla Valérie à son oreille, suscitant l'excitation de Thierry. « Mais j'ai encore faim », répondit-il. « Nous mangerons un peu plus tard. Je souhaite être dans tes bras maintenant. » Thierry la souleva délicatement et l'allongea sur le lit. Ils passèrent plusieurs heures à partager leur intimité avant de s'endormir. À vingt-deux heures, Thierry se réveilla et observa longuement le visage de sa femme, paisiblement endormie dans ses bras. « Je suis désolé, ma chère, mais je dois prendre cette décision. C'est le seul moyen pour moi d'assurer l'avenir de ma descendance », se dit-il avec un sentiment de culpabilité envers son mensonge. Bien qu'il ait un voyage d'affaires à effectuer, il s'y rendra en compagnie d'Elena. Il se leva et se dirigea vers la cuisine pour se préparer un encas afin de reprendre des forces. Le lendemain, après le déjeuner, tous se préparaient à partir. « À quelle heure est prévu le vol ? » demanda Valérie. « À huit heures », répondit-il. « Je peux t'accompagner à l'aéroport », proposa Valérie. « Non, ce n'est pas nécessaire, tu risquerais d'être en retard au travail et je devrais d'abord me rendre à l'entreprise pour attendre le patron », répondit Thierry. « Où est le souci si je t'y accompagne ? Nous pourrons attendre ton patron ensemble avant de partir pour l'aéroport. » Thierry s'approcha d'elle et l'attrapa par les épaules. « Je ne veux pas que tu rencontrent des problèmes au travail à cause de moi. De plus, je ne supporte pas l'idée de voir ta tristesse lorsque je partirai. « Tu peux aller au travail, et je t’appellerai lorsque nous serons arrivés. » « D’accord, bon voyage, mon amour. » Elle ne pouvait s’empêcher de pleurer. « Merci, ma belle. Ne pleure pas en mon absence, d’accord ? Sois forte, je reviendrai très vite, » dit-il en essuyant ses larmes. Elle l'accompagna jusqu'à la sortie et appela un taxi. Elle le regarda partir jusqu'à ce qu'il disparaisse de son champ de vision. Puis, elle retourna dans le salon pour prendre son sac à main avant de se rendre au travail. Thierry lui manquait déjà, et elle éprouvait un vide intérieur qui l'empêchait de se concentrer sur son travail tout au long de la journée.
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