Thierry dans le hall, accompagné d'une jeune femme élégante et charmante, accrochée à son bras.
« Est-ce que c'est ton ex-femme ? » demanda Elena, intriguée.
« Effectivement, c'est elle. Valérie, je te présente ma future épouse, Elena », se moqua Thierry avec un sourire. Valérie se contenta de le regarder sans dire un mot.
« Quelle prétentieuse ! Elle, la stérile, veut même te donner des ordres, mon amour », rétorqua Elena en embrassant Thierry.
« Thierry, pourrais-tu faire preuve d'un minimum de respect, même en tenant compte de nos années de vie commune ? Quelle légitimité a ta compagne pour s'exprimer de cette manière à mon égard ? » répliqua Valérie, exaspérée par leurs attitudes.
« C'est toi qui devrais éprouver de la honte ; tu n'as pas su faire preuve de responsabilité durant cinq ans. De quel respect parles-tu ? » répondit Thierry.
« Tu es véritablement ridicule. Je n'ai jamais rencontré de femme aussi incapable que toi », se moqua Elena en éclatant de rire.
Valérie ressentait une profonde douleur intérieure et se questionnait sur la manière dont elle avait pu tomber amoureuse de cet homme. Sans qu'elle en ait conscience, Léonard se trouvait à proximité et observait la scène, attendant sa fiancée.
Lorsque le moment fut venu, Valérie signa rapidement les documents de divorce avant de quitter la salle pour s'asseoir sur un banc dans le hall. Léonard commençait à perdre patience; il était déjà neuf heures vingt-huit et elle n'était toujours pas arrivée.
« Il ne reste que deux minutes, Samuel. Si elle ne se présente pas, je rentre. », se plaignit Léonard.
« Tu devras faire face à ta belle-mère et à ton père. Elle t'a clairement indiqué qu'elle souhaitait que tu te maries aujourd'hui. Pourquoi ne leur montres-tu pas ta véritable identité afin qu'ils te laissent en paix ? », demanda Samuel.
« Pour l'instant, je ne peux pas. J'ai déjà évité de nombreux pièges tendus par Boris Evans et je ne peux me permettre de me mettre en danger à ce stade. »
« Quoi qu'il en soit, tu es exceptionnel à ta manière. Pourquoi cette fille ne se montre-t-elle pas ? » Ils patientèrent encore quelques instants, et Léonard commençait à s'impatienter.
« Rentrons, Samuel, » déclara Léonard en s'éloignant du couloir pour rejoindre le hall.
« Hé ! Tu ne peux pas être sérieux ! Attendons encore un peu, » s'exclama Samuel.
« Tu peux patienter si c’est toi qui te maries, » rétorqua Léonard sans se retourner.
« Léonard, pourrais-tu être patient encore un moment, s'il te plaît ? » supplica Samuel.
« Le temps, c'est de l'argent et tu le sais très bien. Les deux minutes perdues ici pourraient me rapporter des millions, alors évite de m'interpeller comme si j'étais un enfant. » Il avança dans le hall et aperçut une silhouette recroquevillée sur un banc. Il s'arrêta à sa hauteur et s'assit à ses côtés.
« Que comptes-tu faire encore, Léo ? Tu ne pars pas ? » L’agaçement de Samuel envers ses actions était manifeste.
« Non, je dois me marier aujourd'hui. »
« Tu m'agaces, pourriez-vous éviter ce comportement enfantin ? »
« Veuillez attendre dans la voiture et ne revenez pas ici avant que je ne sorte. » Samuel, déjà lassé par ses attitudes, se dirigea vers la sortie sans un regard en arrière.
« Combien de temps pensez-vous qu'il vous reste avant de vous calmer ? » demanda Léonard d'une voix plus douce en s'approchant d'elle.
Valérie leva les yeux vers lui ; un homme d'apparence soignée, vêtu d'un costume élégant, s'était installé près d'elle.
« Vous vous moquez de moi ? » s'exclama Valérie, hors d'elle.
« Pas du tout, je me demandais simplement comment une femme aussi séduisante que vous pouvait pleurer à cause d'un individu comme votre ex-mari, qui ne parvient même pas à reconnaître votre valeur. »
« Quoi, vous m'avez espionnée ? » demanda Valérie, perplexe.
« C'est la femme à ses côtés qui a attiré mon attention. Comment peut-elle vous rabaisser devant tout ce public alors qu'il l'encourage à le faire, et vous vous retrouvez à pleurer de manière si émotive ? » dit-il avec un sourire en coin. .
« Je vous prie de cesser de m'insulter. Si vous n'avez rien de mieux à faire, je vous invite à quitter cet endroit. »
« Pour continuer à pleurer, peut-être ? » plaisanta Léonard.
« J'en ai assez de vous », rétorqua-t-elle, se levant pour partir, mais Léonard retint son poignet.
« Vous savez, Madame, la vie est pleine d'ironie. J'attends ma fiancée pour notre mariage, et elle est en retard... pour son propre mariage. Elle ne se doute pas que d'autres ici pleurent pour leurs ex-maris insensés. »
« Qui êtes-vous réellement ? Vous sentez-vous à l'aise de vous moquer de moi ? » s'exclama Valérie, visiblement irritée.
« Non, madame, je souhaitais simplement vous faire remarquer que nous sommes tous deux ici abandonnés par nos conjoints. Que diriez-vous de nous réunir pour nous apporter un peu de réconfort ? » répondit-il.
« Vous n’êtes pas sérieux. Je viens de divorcer et je préfère rester seule, s'il vous plaît, laissez-moi tranquille, » rétorqua Valérie en tentant de se libérer.
« Je le sais, et je suis sincère dans ma proposition, » insista-t-il.
« Je suis dans l'obligation de me marier aujourd'hui, autrement je devrai faire face à ma belle-mère. »
« Je ne suis pas encore prête à m'engager, et même si je le souhaitais, ce ne serait pas avec vous. De plus, vous ne me connaissez pas vraiment, » répondit Valérie.
« Lorsque vous serez ma femme, vos préoccupations deviendront les miennes, et il n'est pas nécessaire de consacrer du temps à déterminer si vous êtes une personne de valeur. C'est à vous de déterminer si vous êtes en mesure de tolérer les affronts de votre rivale ainsi que le mépris de votre ex-mari. Pour ma part, je risque d'être exclu de ma famille si je ne me marie pas, à moins que je ne trouve une autre femme belle et audacieuse comme vous. » dit-il en relâchant son poignet et en feignant de s'éloigner.
Malgré son récent divorce, Valérie ne pouvait tolérer le mépris de son ex-mari et de sa belle-famille, persuadée qu'ils ne la laisseraient pas en paix tant qu'elle résiderait dans sa maison. De surcroît, elle souhaitait garder le secret concernant son bébé, redoutant que, si elle devait l'élever seule, la société ne la stigmatise en l'accusant de tous les maux.
« Mon enfant ne mérite pas un tel père », s'exclama-t-elle avec véhémence en se levant.
« Arrête-toi ! » ordonna-t-elle.
Léonard se retourna et fit un pas en arrière.
« Je constate que tu as changé d'avis. »
« Engageons-nous, mais cela doit rester confidentiel pour le moment. »
« Je comprends, ma belle future épouse. Rentons à l'intérieur pour officialiser nos vœux, » dit-il en lui faisant une révérence et en lui tendant sa main gauche.
« Bien que nous soyons mariés, il est important de préciser que rien ne se produira entre nous, car je ne t'aime pas. »
« Je n'ai pas affirmé le contraire, mais il est nécessaire que nous cohabitons pour apaiser les inquiétudes de ma famille. »
« Très bien, avançons. » dit-elle en saisissant la main de Léonard.
Après avoir signé le contrat de mariage, ils quittèrent les lieux et Valérie exprima son désir de partir.
« Je m'appelle Léonard Evans, » annonça-t-il en lui tendant la main.
« Je suis Valérie Stewart. Je dois rentrer pour récupérer mes affaires, » répondit-elle.
« Donnez-moi votre adresse, et je viendrai vous chercher ce soir, » proposa Léonard en lui tendant un carnet et un stylo. Valérie inscrivit rapidement l'adresse et s'en alla.
Elle interpella un taxi et appela Samira.
« Tout est terminé, Samira. Nous venons de divorcer. »
« Quoi ? Divorce ? » s'écria-t-elle si fort que Valérie dû éloigner son téléphone de son oreille.
« Parle doucement, je vais tout t'expliquer lorsque nous nous rencontrerons. »
« Tu as intérêt à avoir une explication satisfaisante. Rendez-vous à notre restaurant habituel pour le déjeuner. »
« D'accord. » Valérie raccrocha. Elle était consciente que son amie ne serait pas ravie d'apprendre qu'elle venait de se remarier le jour même de son divorce. Elle prit donc la décision de ne pas mentionner ce détail lors de leur prochaine rencontre.
Au bureau de l'état civil, Samuel avait du mal à croire ce qu'il venait de constater.
« Arrête de me dévisager ainsi. N'es-tu pas celui qui m'avait conseillé de ne pas rentrer sans m'être marié ? »
« Es-tu devenu fou ? Ton mariage était prévu avec Natasha, et non avec elle, » rétorqua Samuel.
« Dans ce monde, certaines personnes prennent le mariage au sérieux, comme cette Valérie, » répondit l'autre.
« C'est toi qui parles de sérieux en matière de mariage ? » se moqua Samuel.
« Une femme qui se présente à son propre mariage avec du retard soulève des interrogations. Cela fait maintenant plus de quarante minutes qu’elle est attendue et elle n’est toujours pas là. Est-ce vraiment une personne avec qui je souhaite m'engager ? »
« Quelles seront les réactions de ta famille lorsqu'ils apprendront que tu épouses une femme divorcée ? »
« Je te conseille de garder cette situation pour toi et de ne pas en parler à quiconque. » Il sortit son téléphone et passa un appel.
« Steve, je viens de te transmettre une adresse. Veille à surveiller cette femme de près et assure-toi qu'il ne lui arrive rien de fâcheux. »
« Entendu, patron, » répondit Steve, son garde du corps.
« Allons-y, j’ai une longue journée qui m’attend. » Il monta dans la voiture, et Samuel démarra. Après avoir roulé sur quelques dizaines de mètres, il freina brusquement, ce qui propulsa Léonard en avant.
« Veux-tu que cela nous coûte la vie, Samuel ? » réprimanda Léonard.
« Je suis désolé, mais il me semble que quelqu'un ne souhaite pas que nous partions. » Léonard leva les yeux et aperçut Natasha devant la voiture.