Chapitre Premier

2061 Words
▪️Flash Back▪️ Une belle journée s'annonce, le soleil montre tout juste le bout de son nez et les premiers rayons de soleil percent à travers les nuages. Je sais que je suis censé aller au lycée, mais ça serait dommage d'aller s'enfermer dans une salle de classe avec un temps pareil. En plus j'ai le meilleur ami du monde qui m'aidera à faire un mot d'excuse pour ne pas que mon père sache que j'ai séché les cours. Je m'éclipse sans faire de bruit de chez moi et traverse en courant mon jardin. Il est tôt et je sais que Kendji doit encore entrain de ronfler mais la journée ne pourrait pas bien démarrer si je ne vais pas le réveiller comme j'ai l'habitude de le faire depuis l'âge de mes 12 ans. Je traverse le bois, puis passe entre quelques caravanes avant d'arriver devant la seule qui m'intéresse. Je souris bêtement en repensant à notre soirée d'hier, heureusement que j'ai le meilleur père de l'univers et qu'il considère Kendji comme son propre fils parce que s'il aurait prit en flagrant délit un autre garçon entrain de dormir dans mon lit, il l'aurait surement foutu dehors à coup de pieds aux fesses. Avant je me contentais de courir jusqu'à sa caravane et de rentrer immédiatement. Mais depuis quelques mois, Kendji me fait prendre conscience qu'on est plus des gamins. Certes nous allons avoir que 17 ans dans trois jours mais je ne tiens plus jamais à surprendre mon meilleur ami entrain de découvrir qu'il devient un homme. C'était très embarrassant, je ne l'avais pas revu complètement nu depuis nos 4-5 ans. - Kendji c'est moi, chuchotais-je en frappant à la porte de sa caravane Je colle mon oreille contre la porte, rien aucun bruit même pas un ronflement. J'espère que sa nouvelle copine comment elle s'appelle déjà? Bref je m'en fou, je ne l'aime pas. J'espère qu'elle ne l'a pas rejoint et qu'ils... Non il ne peut pas me faire ça. Je secoue la tête et frappe à nouveau. De toute manière je ne peux pas l'attacher et l'empêcher de vivre sa vie, j'espère juste qu'il se souvient du pacte que nous avons fait. - Kendji je peux rentrer? Tu es seul? Bordel ce mec est désespérant quand il s'y mets et il me donne des fois l'impression d'être une étrangère à ses yeux. Je souffle et baisse tout doucement la poignée. Par pitié faites qu'il soit seul! Je peux encore supporter de le prendre en flagrant délit de découvrir son anatomie seul mais avec une autre mon cœur se briserait à coup sure. - Kendji c'est Abby, murmurais-je en rentrant à l'intérieure de sa caravane Je me retourne et mon cœur se mets à rebattre à toute l'allure. Je suis rassurée qu'il dorme à point fermé et seul. On n'est seulement des amis mais plus les années passent et plus j'ai du mal à garder l'image du petit garçon qui me tirait mes couettes pour me taquiner. Aujourd'hui il devient un homme dont la nature le gâte plutôt bien. Il est très beau, il le sait et malheureusement les autres filles ne sont pas non plus indifférente à son charme. Je réfléchis à la manière dont je vais le réveiller. J'opterais pour la méthode douce, vu qu'hier il a passé la moitié de la nuit à me réconforter, mais la façon brutale est également très tentante puisque c'est à cause de lui qu'encore une fois j'ai passé l'autre moitié de la nuit à pleurer. Ah les garçons ils se rendent compte qu'ils sont allé trop loin une fois que le mal est fait. - tu as de la chance que je t'aime Kendji, dis-je dans un murmure en le dévorant des yeux - moi aussi je t'aime Abby, réponds t-il d'une voix endormie Je devrais être habitué à ce genre de déclaration venant de mon meilleur ami. On se dit "je t'aime" depuis que l'on sait parler. Mais depuis quelques temps, ils ne me font plus les mêmes effets. Mon cœur s'affole, des millions de papillons s'envolent dans le bas de mon ventre, ma respiration s'accélère, et une boule au fonds de ma gorge m'empêche de prononcer le moindre mot. Il m'arrive des fois de regretter que l'on ne soit plus des enfants, car il était à mes yeux uniquement mon meilleur ami. - au lieu de me mater tu pourrais me préparer le petit déjeuné, dit-il avec un petit sourire sur ses lèvres - je crois que tu es encore entrain de rêver Kendji! - non ou alors ça voudrait dire que je rêve de toi toutes les nuits - quoi? tu peux répéter? Je m'assois sur son lit et me contente de le regarder. Sa main se faufile vers la mienne, et la saisit pour me tirer contre lui. Je me retrouve encore une fois dans une situation plutôt embarrassante mais délicieuse à la fois. - euh Kendji tu ferais mieux de me lâcher - je m'excuse encore pour hier - excuse accepté! Maintenant j'aimerais me lever on n'a plus 10 ans et tu... enfin bref c'est très gênant - c'est normal tous les mecs sont dans ce genre de situation le matin et encore plus quand une belle jeune fille s'invite dans leur lit, affirme t-il avec son sourire en coin - je suis ta meilleure amie, lui soufflais-je - c'est vrai et j'avais oublié que tu étais encore une petite fille - une petite fille? je te rappelle qu'on a le même age et que c'est la petite fille qui se trouve allonger sur toi qui t'a appris à embrasser avec une langue! Je me lève mais sa main me retient le bras et il me retire vers lui jusqu'à ce que je me retrouve à nouveau allonger sur son lit. Cette fois ci je me sens moins gêner d'être à coté de lui et non dessus. - pourquoi tu n'es pas rentré sans frapper? demande t-il en fronçant les sourcils - depuis que je t'ai surpris l'autre matin entrain de te m*******r je préfère frapper, réponds-je en grimaçant - ouais! excuse moi encore mais tu aurais très bien pu m'aider et le faire toi même, il éclate de rire - tu es irrécupérable! Je ne me sens pas assez mal à l'aise qu'il continue à me couvrir de honte. Il n'y a pas que son corps qui a changé, sa mentalité aussi et je regrette le petit Kendji qui ne pensait pas qu'au s**e. - je rigole Abby arrête de te vexer pour un rien. - ouais! - bon dis moi tout ce n'est pas seulement à cause de l'autre jour que tu ne rentres plus sans frapper. Je me retourne pour m'allonger sur le ventre et plonge mon regard dans le sien. Comment lui expliquer sans que ça parte une nouvelle fois en dispute que je suis jalouse de toutes les filles avec qui il s'amuse à rouler des pelles. - j'avais peur que tu ne sois pas seul - pardon? Abby la seule fille qui a le droit de dormir dans ma caravane se trouve juste à coté de moi - peut être mais on grandit - et alors? - et alors comme tu me l'a fait sentir il y a quelques minutes tu as des besoins d'hommes. Ses doigts effleurent chaque trait de mon visage, ce simple contacte me fait frissonner et j'en ferme les yeux pour savourer cette nouvelle sensation qu'il m'apporte à chaque fois qu'il pose ses mains sur moi. On s'est toujours promis de ne jamais gâcher notre amitié, mais on s'est fait également d'autres promesses comme celle de vivre toutes nos premières fois ensemble. - toutes ces filles ne comptent pas, me murmure t-il Son souffle chaud caresse mes lèvres, je préfère garder mes yeux fermés de peur que je me réveille et qu'encore une fois ce magnifique rêve finisse par s'envoler. ▪️Fin Flash Back▪️ Mais je suis bien obligé de rompre ce doux rêve, je n'ai plus 17 ans et j'ai passé l'age de croire à tous ses mensonges. On ne sait pas embrasser ce jour là et pourtant j'ai ressenti exactement les mêmes sensations que s'il m'avait donné ce b****r. "Toutes ces filles ne comptent pas" mais je ne comptais pas moi non plus, sinon il serait venu à l'enterrement de mon père. Kendji ne fait plus parti de ma vie depuis pas mal d'années, plus précisément depuis qu'il est devenu Kendji Girac. Encore une promesse qu'il n'a pas tenu. Ma tête est hantée par nos souvenirs et le trou dans ma poitrine a fait de nouveau son apparition. Je me sens si seule, mais je refuse de me dire que j'ai besoin de lui, non j'ai tourné la page, c'est juste que le décès de mon père m'a rappelé que j'ai vécu une enfance heureuse grâce à mon meilleur ami. "Lorsque l'on perd un proche, on passe par plusieurs sentiment : le déni, le refus, la peur, la culpabilité, la dépression... l'acceptation." A l'age de 8 ans, je n'ai connu seulement la peur et l'acceptation. Mais à cette époque là je n'étais qu'une enfant qui ne comprenait pas pourquoi ma maman a dû rejoindre les anges. Je savais qu'elle serait toujours auprès de moi, à veiller sur moi et à me protéger alors j'ai accepté, et la peur à commencer à s'effacer au file du temps. Aujourd'hui j'ai 21 ans et j'ai passé l'âge de croire que les contes de fées existent. Que la vie est un don précieux et qu'il faut en profiter chaque seconde. Je dois encore affronter la mort, la perte de la personne pour qui j'aurais pu décrocher la lune si elle me l'avait demandé.  Mon père était tout pour moi, jusqu'à son dernier souffle il a tout fait pour que j'ai la meilleure vie que je puisse avoir. Même après son départ il a tenu à me léguer sa maison. Et heureusement parce que ce n'est pas avec mon salaire de serveuse dans un fast-food que j'aurais pu envisagé de me prendre un loyer. Toc, Toc, Toc! La réalité frappe à ma porte il faut que j'arrête de croire que Kendji est le centre de mon univers jusqu'à présent je réussissais très bien à me débrouiller sans lui. Certes même si je ne veux plus en entendre parler et que je l'ai rayé de ma vie, je ne pourrais jamais tourner la page sur notre histoire. Mais ça jamais il n'en connaîtra les raisons. - Abby! Tu es réveillé? - euh oui, je me lève! - d'accord j'ai préparé le petit déjeuné - tu es une perle Nathalie merci Ah qu'est ce que je ferais sans elle? Surement rien ou alors je serais dans une galère inimaginable. Et dire qu'il y a quelques années je refusais qu'elle rentre dans ma vie. Après le décès de ma mère, je n'avais pas besoin qu'une personne vienne jouer à la maman dans ma maison. J'avais mon père, Kendji et bien évidement ses parents. La mère de Kendji a été ma maman d'adoption en quelque sorte puisque je passais la plupart de mon temps chez eux. Quand les beaux jours commençaient à montrer le bout de leur nez, je savais que Kendji devait prendre la route avec ses parents et je ne supportais pas de rester tout un été sans le voir. Alors un jour Kendji et moi nous nous sommes enchaînés ensemble avec une vieille corde qu'on avait trouvé dans le garage de mon père , depuis ce jour là l'été je partais moi aussi sur la route avec mon meilleur ami. C'était vraiment le bon temps et je rêve de redevenir une enfant pour revivre une journée à me préoccuper seulement de rire et de jouer. Bref un été à mon retour après deux mois d'absence, mon père m'a annoncé qu'il avait rencontré une femme. Bien évidement à cet époque j'avais 14 ans et j'étais plutôt du genre adolescente rebelle. Je refusais que cette femme remplace ma mère, mais au file du temps et après lui avoir fait vivre un enfer pendant plusieurs mois j'ai accepté sa relation avec mon père. Je me suis rendu compte que mon père ne cherchait pas à remplacer ma mère, elle était le véritable amour de sa vie. Il voulait uniquement une personne pour se sentir moins seul.
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