IIIJamais situation ne fut plus nette et plus décisive que celle de 1660. Jamais la conduite à tenir n’avait été plus clairement indiquée à un bon esprit. L’Angleterre était hors de Cromwell. Sous la république beaucoup de faits irréguliers s’étaient produits. On avait créé la suprématie britannique ; on avait, avec l’aide de la guerre de Trente ans, dominé l’Allemagne, avec l’aide de la Fronde, abaissé la France, avec l’aide du duc de Bragance, amoindri l’Espagne. Cromwell avait domestiqué Mazarin ; dans les traités, le protecteur d’Angleterre signait au-dessus du roi de France ; on avait mis les Provinces-Unies à l’amende de huit millions, molesté Alger et Tunis, conquis la Jamaïque, humilié Lisbonne, suscité dans Barcelone la rivalité française, et dans Naples Masaniello ; on avait ama