– Tu seras bien avancé quand tu m’auras cassé une jambe ou un bras, lui disait-elle. Qui te nourrira, fainéant ? À part ces scènes de violence, Antoine commençait à trouver supportable son existence nouvelle. Il était bien vêtu, mangeait à sa faim, buvait à sa soif. Il avait complètement mis de côté la vannerie ; parfois, quand il s’ennuyait par trop, il se promettait de tresser, pour le prochain marché, une douzaine de corbeilles ; mais, souvent, il ne terminait seulement pas la première. Il garda, sous un canapé, un paquet d’osier qu’il n’usa pas en vingt ans. Les Macquart eurent trois enfants : deux filles et un garçon. Lisa, née la première, en 1827, un an après le mariage, resta peu au logis. C’était une grosse et belle enfant, très saine, toute sanguine, qui ressemblait beaucoup à