1 Limmeridge House, 8 novembre 1849. Mr Gilmore nous a quittés ce matin. Son entrevue avec Laura l’a certes étonné et peiné, plus qu’il ne veut l’avouer. Je crains qu’il n’ait deviné la cause réelle de l’état de dépression de Laura et celle de mon anxiété. Cette crainte s’empara de moi à tel point qu’après le départ de notre vieil ami, au lieu de monter à cheval avec sir Percival, j’allai immédiatement chez Laura. Je ne me doutais guère moi-même de la profondeur du malheureux attachement qui a germé dans son cœur. J’aurais dû me rendre compte que la délicatesse, la longanimité et le sens de l’honneur qui m’avaient fait admirer et estimer le pauvre Hartright étaient précisément les qualités qui devaient conquérir la nature généreuse et sensible de ma sœur. J’ai cru un instant, jusqu’à ce