V La thèse allemande était simple : l’arrestation avait eu lieu en Allemagne. Du moins, c’est ce qu’affirmaient les journaux dont Philippe et son père lurent les extraits dans la Gazette de Bœrsweilen. Ne fallait-il pas prévoir que ce serait la thèse adoptée, si elle ne l’était déjà, par le gouvernement impérial ? À Bœrsweilen — la Gazette n’en faisait pas mystère — on était catégorique. Après un silence de vingt-quatre heures, les autorités, se fondant sur les explications données la veille par Weisslicht, au cours d’une enquête à laquelle assistaient plusieurs fonctionnaires désignés, les autorités déclaraient hautement que tout s’était passé dans les règles et qu’il n’y avait pas à revenir sur le fait accompli. Le commissaire spécial Jorancé et le conseiller Morestal, pris en flagrant