II Les trois femmes se rejoignirent dans le salon. Mme Morestal allait et venait avec effarement, ne sachant trop ce qu’elle disait : — Pas rentré !… Philippe non plus !… Victor, il faut courir… Mais où courir ?… Où chercher ? Ah ! c’est vraiment terrible… Soudain, elle s’arrêta devant Marthe et bégaya : — Les coups de feu, hier soir… Pâle d’anxiété, Marthe ne répondit pas. Dès le premier instant, elle avait eu la même pensée atroce. Mais Suzanne s’exclama : — En tout cas, Marthe, tu ne dois pas t’inquiéter. Philippe n’a pas pris la route de la frontière. — Tu es sûre ? — On s’est séparé au carrefour du Grand-Chêne. M. Morestal et papa ont continué seuls. Philippe est revenu directement. — Directement ? Non, puisqu’il n’est pas ici, objecta Marthe. Qu’est-ce qu’il aurait fait de