II J’entrai, pour tuer le temps jusqu’à dix heures, dans je ne sais plus quel café de la place Pigalle, un café d’artistes où j’avais des amis. Il y venait beaucoup de peintres et quelques écrivains. Les peintres disaient du mal de leurs confrères aux écrivains, espérant bien que ce ne serait pas peine perdue. Ces réunions amicales étaient empreintes d’une parfaite cordialité. Je causais depuis un instant, en tournant le dos à la porte, avec un paysagiste, quand mon interlocuteur me dit : Tiens ! Pamphile ! Et, en interrogeant obliquement les glaces, je pus m’assurer que Pamphile entrait en effet. Je frappai doucement le bras du causeur en faisant : chut – Êtes-vous donc brouillé avec lui ? me demanda-t-il. – Non ! fus-je obligé de lui répondre, mais j’ai des raisons pour faire semblant d