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Aimer être seul

C'est mon premier jour ! Mais avant de me rendre sur mon lieu de travail, j'expérimente un nouveau rythme. J'ai décidée de me mettre au krav maga ! J'ai toujours voulu essayer mais, je n'en ai jamais eu le courage. Je n'avais jamais le temps, car en plus de mes études, je travaillais dans un magasin de vêtements et lorsque je rentrai, je devais m'occuper de tout, car mon cher ex-petit ami, ne levait pas le petit doigt! À présent, je m'autorise tout ce qui me passe par la tête! C'est donc très concentrée, que je poursuis mon cours avec Alex, le coach qui m'a été attitré.

Alex : " C'est la dernière série, tu vas enchainer avec les pieds et les poings, comme je t'ai montré, mais là, tu donnes tout ce que tu as! " dit-il, avec autorité. " C'est bon vas-y! " 

Je frappe aussi fort que je peux dans tout les sens! Mon poing gauche puis ma jambes droite, mon genoux, ma main droite... je boxe le punching-ball avec hargne. Au bout d'une minute, je suis exténuée. J'arrive à peine à reprendre mon souffle. 

Ella : " Je crois que ça va aller pour aujourd'hui? " dis-je, respirant bruyamment.

Alex : " Oui, tu as bien travaillée, mais demain ce sera plus dure... " dit-il, avec détermination. 

Ella : " Je te fais confiance... " 

Il me sourit, avant de me laisser sortir de la salle de sport. Bien que je sois épuiser, je me sens malgré tout étrangement bien! J'ai besoin de cet excès de confiance pour la journée qui s'annonce. 

...

C'est un peu impressionnée que je pénètre dans la galerie. Il y a des ouvriers qui posent des oeuvres sur les murs. De ce que j'ai compris, tout les jeudis soirs, il y a une exposition ouverte au public. Souvent, c'est l'occasion de mettre en avant un nouvel artiste ou de confirmer sa côté auprès des connaisseurs... Et quel jour sommes-nous aujourd'hui? Jeudi! Je me calme instantanément en croisant le regard de Max, mon nouveau patron. C'est un homme d'à peine la quarantaine, les cheveux châtains clairs, les yeux bleus, assez grands et d'une élégante décontraction. 

Max : " Ella! Tu es en avance? " dit-il, en venant me saluer. 

Ella : " J'ai voulu faire bonne impression... peut-être qu'avec le temps ça changera... " dis-je pour détendre l'atmosphère. 

Max : " Je veux bien te croire, je suis moi-même venu en avance pour toi, en général, je cours partout, je ne suis jamais au même endroit. "

Ella : " Je vois que la mise en place à déjà commencée... " 

Max : " Oui. Ce soir, sera assez particulier. Il n'y aura que des artistes d'avant-garde pratiquant la méthode du fusain. Ça marche pas mal en ce moment. Je vais avoir besoin de toi pour déballer les oeuvres que l'on a reçu et diriger les ouvriers pour les disposer dans la salle. "

Ella : " Pas de problème. Juste, une question... où est-ce-que je peux déposer mes affaires? "

Max : " Ah! Oui! Viens avec moi, je vais te montrer les bureaux à l'arrière et ton cassier. " 

Je le suis volontiers, déjà contente de me sentir attendue. 

...

Assise dans la remise, je déballe avec enthousiasme les nouveaux tableaux que nous avons reçus. Je découvre en même temps les artistes que nous présenterons ce soir. Il y a de tout. Des natures mortes, des paysages, des scènes de vies... mais les dessins qui me plaisent le plus sont les corps. J'ai remarquée que les oeuvres qui m'ont le plus attirés sont du même auteur. Je regarde sa signature dans le coin, et y déchiffre: Skanska. On dirait le nom d'un graffeur, mais ses dessins sont d'une puissance sans nom! Il s'y dégage énormément de séduction et de passion. Ce sont toujours des amants: homme-femme, femme-femme, homme-homme, qui entremêlent leurs corps, ne formant plus qu'un. Il y a tant de détails, que l'on croirait à de la photographie... 

Après avoir tout déballé, je demande aux ouvriers de récupérer les oeuvres et commence à choisir leurs emplacements. J'ai presque terminée lorsque Max réapparait. Il observe ma mise en place avec attention. 

Max : " Et bien... je crois que je peux te laisser seule, tu fais aussi bien que moi, sans vouloir me vanter... " dit-il, d'un ton amusé. 

Ella : " Tu aimes? "

Max : " Oui beaucoup... Tu ne t'ai pas contenter de parquer les oeuvres entre elles, tu les a mélanger pour en faire une histoire cohérente... je suis sous le charme... " 

Ella : " J'avais peur d'avoir pris un peu trop de libertés... "

Max : " Ne t'excuse pas d'être trop audacieuse! C'est exactement pour ça que je t'ai engagé! Maintenant, espérons qu'on vendra beaucoup de ces tableaux, ne serais-ce que pour les artistes qui les ont fait... "

Ella : " Ça commence à quelle heure? "

Max : " Vers 19H. C'est très informel, donc tu n'es pas obligé de te changer, tu es très bien comme ça..."

Ella : " Merci. " dis-je amusée. " Qui est Skanska? " demandais-je, intriguée. 

Max : " Je ne sais pas. Je ne l'ai jamais vu. La plupart des artistes dont nous recevons les oeuvres, ne se montrent jamais. C'est soit leurs agents si ils en ont, où eux-même qui nous envoient des pièces, puis nous faisons le tri... Tout ce que je peux dire, c'est que le nom que tu viens de citer, s*****d très bien. C'est la troisième fois qu'on reçoit des tableaux de lui et les siens ne restent pas longtemps sans acquéreurs. "

Ella : " Je trouve son travail, magnifique... "

Max : " Tu n'es pas la seule, si je peux te donner un conseil, c'est maintenant où jamais si tu veux acheter un de ses dessins, car il sera bientôt hors de prix... " 

Je souris à sa remarque, sachant que je ne peux me permettre une telle folie! 

...

Il est 19h45 et la galerie est déjà bondée! J'ai du mal à me frayer un chemin entre les personnes, mais j'arrive malgré tout à profité de l'exposition. Je dois poser une affichette rouge lorsque l'un des tableaux est vendu, je porte une oreillette qui est relié en permanence à Max, afin de me mettre au courant des différents changements. Je m'avance devant l'oeuvre numéro 7 qui vient d'être adjugé pour plus de 8 000£. Je ne m'étonne pas de constater que c'est un dessin de Skanska. C'est le troisième qui vient de partir, et à un prix assez élevé! Je suis fébrile à l'idée de voir disparaitre ces oeuvres qui me plaisaient tant, après avoir déposée l'affichette, je pars regarder ce qui reste une dernière fois.

Il y a un peu moins de monde qu'il y a une demi-heure, devant le dessin que j'admirais dans la remise et c'est en toute contemplation que je me perds devant l'un de ses fusains. La symbiose parfaite de deux corps unis, accrochés l'un à l'autre pour ressentir du plaisir et s'en donner... C'est à couper le souffle! Me rendant compte que je m'attache un peu trop à un tableau qui ne m'a jamais appartenu, je décide de m'en éloigner. Alors que je me retourne, pour rejoindre Max, je percute violemment le torse d'un homme. Le choque est si soudain, que je perds mon oreillette. Je me baisse rapidement, pour la ramasser aux pieds de l'homme qui se trouve encore devant moi. Lorsque je l'attrape près de sa chaussure, je lève la tête et aperçois son visage qui me surplombe de toute sa stature. Il est très beau, me dis-je avec stupeur... il a des yeux d'un bleu enivrant. Je me relève, troublée par sa vue et par le choc. Il doit avoir mon âge, je pense, les cheveux bruns. Il porte une chemise noir, un jean de la même couleur et une paire de bottine. 

Ella : " Je suis désolée... je ne vous avais pas vu... je... "

" Vous aimez ce que vous voyez? "  dit-il d'une voix rauque. 

Ella : " Pardon? " dis-je, pensant avoir rêvée son double sens. 

" Le tableau... vous l'aimez? Vous êtes devant depuis plusieurs minutes. " dit-il, amusé.

Ella : " Euh... oui... énormément! C'est l'un de mes préférés pour être honnête, mais il vient d'être vendu et je voulais lui dire au revoir... ". Je me tût me rendant compte de la stupidité de mes paroles.

" Je peux vous en avoir un si vous voulez? " dit-il, avec un léger sourire. 

Ella : " Ils sont très chers... et puis je ne comprendrais pas que vous vouliez m'offrir un tableau alors que nous ne nous connaissons pas. "

" Je m'appelle Adrian. " dit-il, en me tendant la main. 

Je le regarde, intriguée, puis serre la main qu'il me tend. 

Ella : " Ella. Ella James. Je travaille ici. " 

Adrian : " Bien... " dit-il, comme-ci c'était une bonne chose. 

J'entends Max dans l'oreillette, me dire d'aller déposer une autre affichettes sur une oeuvre vendue. 

Ella : " Excusez-moi, mais je dois y aller... "

Adrian : " Je comprends... les affichettes ne sont mettrons pas toutes seules..." dit-il, avec ironie. " J'ai été ravie de vous parler... Ella... " dit-il, avant de s'éloigner. 

Mon nom reste suspendu dans les airs, les notes chaudes de sa voix raisonnant encore autour de  moi, puis je pars faire ce pourquoi j'ai été engagée...