Après ce bon séjour entre amoureux, la relation entre Brad et Candice se révèle de plus en plus officielle, une grande complicité entre eux , Candice à pu voir sa cousine à plusieurs reprises dans les tournages mais ne se préoccupait pas de cela ,se disait que même sans un talent très remarquable elle a peut être voulu se donner à fond dans ce métier, elle a toujours envie de pouvoir parler à sa cousine ,cela brise son coeur de devoir être séparé de sa cousine mais se résigne.
Candice
ce soir là, c'était un grand spectacle pour les acteurs , une grande cérémonie! tout le monde étaient heureux ,les journalistes, les photographes qui se precipitaient,
Deux hommes, qui ne semblaient pas participer à cette
hâte fiévreuse, déambulaient entre les groupes, de l’air distrait
de deux promeneurs dont les préoccupations étaient absolument
étrangères aux bousculades de la foule. L’un, gros et puissant,
de visage peu sympathique, d’expression dure ; l’autre
frêle, étriqué .
Et cette fameuse mannequin qui était censé être la copine de Brad pour le Buzz
Elle avait une robe grise, avec un col de linge blanc qui lui
donnait un aspect de petite pensionnaire. L’attitude était discrète,
comme si elle eût tâché de se dissimuler. Elle portait une
valise de dimensions restreintes, et un sac à main.
Elena qui cherchait à se diriger comme quelqu’un qui pénètre
pour la première fois dans la salle des Pas-Perdus. Elle n’osait
pas se renseigner et s’en allait à la dérive vers un but ignoré.
Ce qui faisait rire Candice ! Esthétique sophistiquée, couleur perle satinée, élégante
typographie. Une invitation de prestige. Le nom de Brad y est
inscrit en lettres d’or cursives. Les
pièces rapportées n’ont pas d’existence propre. Brad se tourne
vers Candice et sourit, inconscient des pensées qui l’agitent. Depuis
que nous sommes entrés dans cette berline noire aux vitres teintées,
nous n’avons pas échangé le moindre mot, mais sa main ne m’a pas
quittée, et seule cette douce étreinte me donne la motivation
suffisante pour affronter la soirée.pensa elle
Le chauffeur ouvre la portière et il le tend galamment son
bras. Tout un art, ce premier pied posé dehors, lorsqu’on a une robe
longue, une étole qui se défile et des talons aiguilles
dangereusement instables. Les invités affluent. Chacun s’annonce
auprès des hôtesses qui pointent les noms admis à pénétrer dans
l’antre prestigieux.
L’hôtesse sourit à Brad de ses dents ultra-blanches – est-il
possible d’avoir autant de dents ? –, puis se tourne vers moi, avec
ce regard interrogateur qui rallume aussitôt mon syndrome
d’imposture.
— Et vous êtes madame…
Brad balaie la question d’un geste preste.
— Madame est avec moi.
— Dans ce cas…
Elle nous laisse passer et me souhaite une bonne soirée, avec
cette politesse un peu forcée qui a le don de m’exaspérer.
Rien n'échappe A candice ce soir
Des invités hétéroclites d’univers étonnamment variés. Des têtes-deprime-time,
des politiques, des mondains, des héritiers, des patrons
des intellectuels, des artistes. Et moi, et moi, et moi…
qui ne suis qu’une toute petite moi.
Depuis plus d’une demi-heure, nous dégustons le cocktail de
bienvenue, debout parmi la foule de people, coupe de champagne à
la main et regard en biais de circonstance, pour saluer, mais surtout
repérer et jauger d’éventuelles connaissances. Antoine est comme
un poisson dans l’eau. pensa silencieusement Candice très stressée c'est sa première fois
— Ça va, mon amour ? me glisse-t-il dans un souffle.
Comment aurais-je le courage de le détromper ? Cela lui tenait
tellement à cœur que je l’accompagne. Il semble si fier de me
présenter. Un couple s’avance vers nous ; je reconnais la
présentatrice d’une célèbre émission de télé et, à son bras, un
sportif de renom.
— Brad !
Mille effusions – qui peinent à sonner juste – tentent de donner le
change sur un degré d’intimité feint. Ils finissent par s’apercevoir de
ma présence et m’adressent un regard en forme de point
d’interrogation, Qui-c’est-celle-là ?
— Voici ma copine, Candice, annonce fièrement Brad
La présentatrice me scrute des pieds à la tête. Elle cherche dans le
disque dur de sa mémoire si elle m’associe à quelqu’un de connu.
Aucun résultat.
— Qu’est-ce que vous faites dans la vie, Candice ?
— Je suis écrivaine …
Je feins d’ignorer le sarcasme dans les « Ah très bien » qui
s’ensuivent. Ses yeux se plissent, fielleux, pour lancer sa banderille :
— Et tu as déjà fait ton vente signature ?
Touché coulé.
Les cinq dernières années de rame affluent à mes joues et les
empourprent instantanément. La femme remue encore quelques
instants le couteau dans mes complexes, semblant y prendre un
malin plaisir. Pourquoi ne profiterait-elle pas de cette distraction
bienvenue pour chasser l’ennui jamais très loin dans ces
mondanités ? Je finis d’une traite ma coupe de champagne.
Enfin, le dîner est annoncé.
Brad
Elle m’avait dit : « J’ai à te parler. » D’habitude, ce n’est jamais bon
signe quand votre compagne vous annonce cela. Mais là, je n’y ai
pas prêté attention. Car moi aussi j’avais à lui parler. Tout à la joie de
la surprise que je comptais lui faire, je n’avais pas senti venir les
vents contraires. C’était il y a six heures. Déjà dans une autre vie.
Celle d’avant l’annonce.
À présent, Candice et moi sommes assis autour de cette table des
jours de fête, qui subitement a perdu tout éclat. Les bulles de
champagne, le saumon, les bougies… La jolie mise en scène dans
un chez-moi qui aurait dû devenir bientôt un chez-nous paraît
soudain bien dérisoire. J’étais à deux doigts de lui offrir un double de
mes clefs pour qu’elle vienne s’installer, un geste fort de mon
engagement auprès d’elle. L’engagement. Peut-être est-ce là que le
bât blesse.
elle n’est pas prête. C’est ce qu’elle tente de m’expliquer,
avec toutes les formes dont elle est capable, mais qui n’arrivent pas
à arrondir les angles de ma douleur.
Elle veut prendre du temps pour se trouver, faire son chemin, pour
mieux me revenir. Son idée : profiter de sa prochaine tournée pour
entreprendre une sorte de « Love Tour », un tour du Moi, un tour du
Nous, un tour de l’Amour. Comme si on pouvait faire le tour de la
question…
De mon côté, je retiens surtout que cela signifie s’éloigner de moi.
Et là, tout de suite, je ne comprends pas. Incrédule, je regarde ses
lèvres bouger, me raconter la passion qu’elle a pour moi. Justement.
Elle ne veut pas la gâcher. Les mots jaillissent d’elle comme un cri
du cœur. Elle aussi a l’air d’avoir mal. Alors pourquoi s’imposer tout
ça ?
Comme hypnotisée par son propre discours, elle raconte. Qu’elle
veut être à la hauteur de notre histoire d’amour. Que, pour elle, une
histoire d’amour avec un grand A se mérite, se prépare… Comparée
à moi, elle a l’impression de faire figure de brouillon, d’être à peine
une ébauche de ce qu’elle pourrait être, et cette idée lui est
insupportable. Je veux hurler qu’elle se trompe, mais comment lutter
contre des impressions aussi chevillées au corps ? Elle est
convaincue que ce manque de fierté personnelle gangrènera
fatalement ses sentiments et que cette absence d’estime finira par
peser sur notre relation, et par la détruire. Elle argumente : « Toi, tu
as déjà tout. » Les honneurs. La reconnaissance. Un producteur
d’émissions radio avec sa petite cour déjà conquise. Elle revient sur
la soirée pince-fesse-à-la-con de l’autre jour, me reparle du malaise
désagréable qui apparaît quand je la présente, s’énerve qu’on lui
demande dans quoi elle a joué, n’en peut plus des petits sourires
gênés ou goguenards, croit-elle, portés sur elle. Le fichu complexe
d’infériorité qu’elle traîne comme un boulet depuis des années,
depuis que sa famille de bourgeois de province lui bat froid parce
qu’ils n’assument pas ce qu’elle devient, une artiste, la hante sans
cesse. J’ai beau lui dire que moi, je crois en elle, même si pour
l’instant elle n’a pas encore « percé », rien n’y fait. Elle veut devenir
« quelqu’un » avant de se lancer dans l’aventure d’une vie avec un
autre qui serait enfin The One. L’autre, c’est moi. Et le 1+1 = 3, elle
n’y croit pas encore. Je voudrais lui dire que je m’en fiche, moi, de
son petit manque de maturité affective, que je peux volontiers faire
avec. C’est vrai qu’on peine à lui donner trente-deux ans, avec ses
lubies enfantines qu’elle tente de camoufler sous une peau d’adulte
comme des taches de rousseur rebelles, son foutu caractère
d’écorchée vive, ses envies de princesse au petit pois, ses accès de
folie que j’aime picorer en faisant le coq devant elle pour la faire rire,
son rire justement, qui donne de la couleur et du grain à mes jours et
encore plus à mes nuits, sa peau de velours que je caresserais
jusqu’à la Nuit des Temps comme un Barjavel fou…
Fou, c’est ça. Fou.