Une famille sanglante tome 4

Une famille sanglante tome 4

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Bénédict Masson, relieur d'art sur l'île Saint-Louis, est un homme de 35 ans, au physique laid, que toutes les femmes fuient. Malgré tout, il s'éprend de la belle Christine et il va passer ses nuits à l'épier, ainsi que sa famille, pour découvrir leur secret, sans se douter qu'il sera entraîné dans une histoire «sanglante»...

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Chapitre 1
Le matin où parut cet article était un dimanche. Quel dimanche pour les habitants de l’Île-Saint-Louis ! Ce fut une invasion de barbares !… En vérité on n’avait pas vu une pareille ruée sur ces rives depuis le siège de la cité par les Northmans !… C’est peut-être remonter un peu loin, mais où et comment trouver des termes de comparaison ?… Le populaire, dès onze heures, faisait le siège de la rue du Saint-Sacrement, secouait l’huis de l’horloger, envahissait le magasin de M. Birouste, donnait l’assaut à la boutique de Mlle Barescat ! C’est qu’il faut dire que Paris, dans les premières heures de la matinée, avait été inondé d’éditions spéciales… Tout d’abord, le premier mouvement de stupeur passé, on n’avait pas pu se regarder sans rire, on avait cru ou avait affecté de croire à quelque formidable « canard », à une nouvelle forme du « serpent de mer », et puis, à neuf heures, L’Époque lançait sa seconde édition, dans laquelle elle mettait nettement en avant les services de la Sûreté générale, au grand désespoir de M. Bessières, du reste, qui se demandait avec rage quel était le traître qui avait pu si bien renseigner un journal (qui lui avait été souvent hostile) sur ses transes de la veille et la nécessité où il était maintenant de procéder pour cette affaire fantastique dans les formes employées pour les enquêtes ordinaires. Il soupçonnait fort M. l’avocat général Gassier qui avait tout intérêt à déchaîner un scandale (qui donnait raison en somme, à la justice). Le parquet avait dû faire « marcher » le marguillier et même l’horloger… Il eût été plus logique de soupçonner l’« Émissaire », mais l’« Émissaire » n’aurait jamais causé d’ennuis à la police !… Au contraire, il avait toujours pris tous les ennuis pour lui… Il n’y avait aucune raison pour qu’il changeât ses habitudes. Tant est que les indiscrétions ne s’arrêtèrent plus. Dans cette exceptionnelle édition de neuf heures, L’Époque publia toute l’enquête menée dans l’après-midi de la veille par les soins du commissaire de la Sûreté générale dans les bureaux du commissariat du quartier, c’est-à-dire qu’elle reproduisit les récits de Mlle Barescat, de Mme Langlois, de Mme Camus, de M. l’herboriste Birouste, tels que nous les avons donnés au moment où l’événement se produisit et sur lesquels nous ne reviendrons pas, et aussi l’extraordinaire récit de M. Lavieuville… En plus, un reporter de L’Époque avait déjà eu le temps d’aller à Pontoise interviewer M Flottard qui lui raconta comment son couteau neuf de Châtellerault était entré dans ce mannequin vivant comme dans une peau de tambour ; un petit « fait diversier » avait retrouvé le garage où la poupée sanglante s’était arrêtée ; le chef des informations était allé lui-même à Corbillères, avait visité le pavillon, avait interviewé Mme Muche, de l’Arbre-Vert, qui n’était au courant de rien et à laquelle il révéla que son pensionnaire n’était ni plus ni moins qu’un automate assassin qui avait hérité du cerveau de Bénédict Masson, ce qui avait fait rire la brave dame, laquelle, comme nous le savons, riait de tout, depuis la mort de M. Muche. À dix heures, une nouvelle édition spéciale publiait une interview de Baptiste, le garçon d’amphithéâtre qui travaillait pour Jacques Cotentin… Baptiste ne faisait aucune difficulté pour reconnaître qu’il avait bien rapporté la tête de Bénédict Masson à la rue du Saint-Sacrement !… Tous ces faits, si ahurissants fussent-ils, concordaient tellement que l’on cessa de rire. D’autant que toute la presse, en même temps, se mit à donner… Ce fut une débauche de papier, d’éditions de plus en plus spéciales avec des titres qui donnaient le vertige comme celui-ci : Prenez garde à la machine à assassiner le monde ! Enfin ! il y avait une chose que l’on ne pouvait nier : c’est que la police prenait l’affaire au sérieux !… On interrogeait déjà les victimes de la poupée sanglante !… On recherchait les autres !… Et toute la brigade des inspecteurs de la Sûreté était à ses trousses !… Conclusion : allons faire un tour du côté de l’Île-Saint-Louis ! Si les cavaliers de la garde républicaine n’étaient soudain apparus, faisant circuler la foule au-delà des ponts, sur les deux rives ; si les brigades centrales n’avaient établi de sérieux barrages, on ne peut prévoir les excès que l’on aurait eu à déplorer. M. Lavieuville, M. Birouste, Mlle Barescat, Mme Camus, Mme Langlois s’étaient réfugiés dans le clocher de l’église. Quant à l’horloger, onques on ne le vit. On sut depuis qu’il se trouvait alors caché chez un célèbre praticien, professeur à la Faculté, qui avait toujours montré beaucoup d’amitié pour Jacques Cotentin : M. Thuillier, l’un des esprits les plus ouverts de l’école, le chef de ceux qu’on appelait alors « les jeunes », lesquels étaient en guerre ouverte avec leur doyen, M. le professeur Ditte, l’une des vieilles gloires de l’Institut. Tout l’après-midi vit encore accourir, du côté de l’Île-Saint-Louis, les foules endimanchées. Il y eut ripaille dans tous les cabarets, de la Bastille à la place de l’Hôtel-de-Ville, de la Halle aux vins à la place Saint-Michel. Pour bien comprendre l’étendue et la spontanéité du mouvement, il ne faut pas oublier que cette bombe de la « poupée sanglante » éclatait dans un terrain tout prêt à prendre feu et flammes. On ne parlait plus à Paris que des derniers crimes de Corbillères… L’innocence de Bénédict Masson… ou sa culpabilité donnaient déjà lieu aux discussions les plus ardentes !… La « poupée sanglante » était-elle, pouvait-elle être une solution de la question ?… À six heures du soir, une dernière édition de L’Époque vint apporter un élément nouveau à l’avide curiosité de la foule : pour la première fois, la voix de la science se faisait entendre, et quelle voix, celle du professeur Thuillier lui-même ! Le reporter de L’Époque avait trouvé chez lui l’illustre praticien, entouré d’un véritable aréopage qui, certainement, s’était réuni dans son cabinet pour y discuter de la seule question à l’ordre du jour : celle de la « poupée sanglante ». Le journaliste fut présenté aux docteurs Pinet, Terrière, Gayard, Hurand et Pasquette, tous des amis et des admirateurs de Jacques Cotentin, et tous, plus ou moins, au courant de ses travaux. Voici, en résumé, quelles furent les déclarations du professeur Thuillier : « Il est malheureux que, dans les circonstances exceptionnelles que nous traversons, nous ne puissions entendre Jacques Cotentin lui-même. Nous saurions tout de suite à quoi nous en tenir et nous n’ignorerions rien de cette fameuse poupée qui commence, je le vois bien, à faire délirer tout Paris… « À défaut de notre prosecteur, j’ai pu m’entretenir longuement avec le vieux Norbert, qui est, dans sa partie, lui aussi, un savant, c’est-à-dire doué de l’esprit scientifique ; j’ai aussi interrogé un garçon d’amphithéâtre nommé Baptiste, qui est moins stupide qu’il n’en a l’air… « Si nous avions pu mettre la main sur le cahier où Jacques Cotentin relatait au jour le jour ses travaux, et qui contient par conséquent tout le mystère de son automate vivant, nous n’aurions plus qu’à nous taire ; l’œuvre elle-même se défendrait ; mais nous n’avons ni le cahier, que Jacques porte toujours sur lui, ni Jacques, ni l’automate ! du moins pour le moment… Et alors voici ce que, toutes ces réserves faites, je puis vous dire, après avoir interrogé les deux personnages en question qui ont été mêlés à ses travaux, après avoir visité moi-même le laboratoire d’où la poupée est sortie, les appareils qui ont servi à la créer, l’atelier où elle a pris forme humaine, et aussi, après avoir pu recueillir quelques documents épars sur lesquels, dans sa hâte des derniers moments qui ont précédé chez la poupée le phénomène de la vie, le prosecteur avait jeté quelques idées ou plutôt quelques impressions… « Je suis heureux de faire ces déclarations à la presse devant mes éminents confrères qui sont dans le même état d’esprit que moi, c’est-à-dire dans un état d’esprit purement scientifique, veuillez le croire, ce qui ne nous empêche pas de considérer l’événement, ou mieux la possibilité de l’événement (car, au point où en est restée notre enquête, on ne saurait nous demander autre chose), avec une extase mêlée d’une certaine angoisse… – Et même d’épouvante ! interrompit assez brusquement le docteur Ferrière. – Il est certain qu’il eût pu choisir un autre cerveau que celui-là ! fit entendre le docteur Hurand. – Messieurs, restons dans le domaine scientifique, pria le docteur Pinet, de sa petite voix sèche et métallique. – Messieurs, commença le docteur Gayrard, il n’est point mauvais qu’un représentant de la presse voie non seulement en nous des savants, mais encore des hommes susceptibles d’émotion en face du malheur public ! » Puis soudain, tous se turent, un peu honteux d’avoir interrompu leur maître, lequel ne disait plus rien. Ce fut au tour du reporter : « Mon cher maître, je vous en prie, Paris, la France, le monde vous écoutent ! – Monsieur le journaliste, ce que j’ai à dire est si grave, si exceptionnel, et déterminera contre nous une telle levée de boucliers ou, si vous le préférez, de lancettes, qu’il faut pardonner à mes chers confrères un peu… d’agitation. Et maintenant, revenons à Jacques Cotentin, qui est l’un des plus hauts esprits que je connaisse. Au point de vue scientifique, c’est l’idée de conservation universelle qui l’a toujours dirigé, autrement dit c’est l’espoir tenace de trouver le mouvement perpétuel, non certes sous la forme naïve de création d’énergie de toutes pièces, mais, comme l’a énoncé Bernard Bruhnes (sans y croire), sous la forme plus raffinée de restauration d’énergie utile, qui a inspiré ses premiers travaux de laboratoire. Dans le moment où il allait trouver en défaut le principe de la dégradation de l’énergie, il fut frappé de certains résultats obtenus outre-Atlantique par un mode de traiter les tissus qui semblait devoir les conserver quasi indéfiniment. « C’est alors que lui vint l’idée, puisqu’il n’avait pu vaincre la mort dans le général, d’essayer d’en triompher dans le particulier ! Il n’avait pu encore créer la vie, il essayerait, avec des tissus arrachés à la mort, de créer un être vivant !… un homme !… et même un surhomme !… « Ce rêve où se réfugiait maintenant toute l’ardeur de son génie, peut-être ne l’eût-il point conçu, s’il n’avait eu, à ses côtés, ce vieil horloger qui, lui aussi, poursuivait la même idée, dans le domaine mécanique… Dans ce temps le bonhomme Norbert était arrivé à fabriquer, aidé de sa fille, un automate qui était déjà une merveille, et auquel il était parvenu à donner une allure tellement humaine, un mouvement si naturel que certains qui l’ont vu s’y sont trompés et ont cru avoir affaire à un véritable personnage. Comme ce personnage était sorti des mains de Mlle Norbert, beau comme un ange (c’est le vieil horloger qui parle), celle-ci l’avait baptisé Gabriel… Mais ce n’est qu’un automate !… Une pièce mécanique en somme… « Dans le genre, on a déjà fait des chefs-d’œuvre. Si nous laissons de côté l’Antiquité et des fables que nul n’a contrôlées nous arrivons, avec le XVIIIesiècle, aux premiers automates réellement authentiques… Descartes avait construit un automate auquel il avait donné la figure d’une jeune fille et qu’il appelait sa fille Francine. Dans un voyage sur mer, le capitaine eut la curiosité d’ouvrir la caisse dans laquelle Francine était enfermée ; mais, surpris du mouvement de cette machine qui se remuait comme si elle eût été animée, il la jeta par-dessus bord, craignant que ce ne fût un instrument de magie… « Rivarol rapporte, dans les notes de son Discours de l’université de la langue française, que l’abbé Mical construisit deux têtes d’airain qui prononçaient nettement des phrases entières. Le Gouvernement n’ayant pas voulu les lui acheter, le malheureux artiste, criblé de dettes, les brisa et mourut dans l’indigence en 1786. « Nous avons eu ensuite les trois automates dus au génie de Vaucanson, qui en publia une description sommaire dans le courant de 1738 et qui excitèrent au plus haut point l’admiration publique. C’étaient un joueur de flûte, un joueur de tambourin, et un canard artificiel. Je n’entrerai point dans le détail du mouvement intérieur qui faisait agir ces poupées de grandeur naturelle, par l’intermédiaire de ressorts d’acier, de petites chaînes et de « renvois », de soupapes et de leviers, merveilles qui furent soumises à ces messieurs de l’Académie des sciences qui ne purent que s’incliner devant le génie de l’inventeur… Vaucanson construisit encore une vielleuse qui fait partie des collections du Conservatoire des arts et métiers. À la fin du dernier siècle, Frédéric de Knauss exposa à Vienne un Androïde écrivain, qui existe toujours. Je pourrais encore vous citer d’autres exemples plus récents, mais je m’arrête, ici. C’est assez pour vous faire comprendre jusqu’où l’art de la mécanique peut aller quand elle se donne pour but d’imiter le mouvement humain… « Mais, pour les faire agir, il fallait remonter ces machines. Le coup de génie du vieux Norbert a été de faire intervenir l’électricité, de manière que, pour diriger son automate, il n’était besoin que de lui parler ! « Imaginez qu’il avait disposé dans la conque de chaque oreille de Gabriel, une sorte de pellicule très sensible, garnie en son centre d’une aiguille qui venait prendre contact avec un appareil électrique, lequel déterminait tel ou tel mouvement, selon que l’aiguille prolongeait plus ou moins le contact, c’est-à-dire selon qu’en parlant à l’automate plus ou moins fort ou plus ou moins longtemps, suivant qu’on lui adressait certains mots ou certaines phrases, à l’oreille gauche ou à l’oreille droite… En somme, quand on parlait à Gabriel, on lui téléphonait et Gabriel obéissait… « Si perfectionné que fût déjà son automate, le bonhomme Norbert était loin d’en être satisfait. Quant à sa fille, elle en était un peu folle. C’est elle qui lui avait donné ses belles formes, son radieux visage : c’est elle qui avait habillé cette poupée avec une coquetterie toute romantique… Elle l’aimait un peu comme une mère et aussi comme une amante… Cette figure idéale, elle l’adorait, comme on aime son rêve… « Le malheur fut qu’elle s’amusait trop avec cette mécanique comme une petite fille avec sa poupée… Le vieux Norbert s’aperçut un jour qu’il y avait quelque chose de détraqué dans son automate et à cause de sa fille… Celle-ci lui promit de n’y plus toucher que devant lui… Mais cette promesse, elle ne la tint pas, et, un soir que l’horloger, ne comprenant plus rien à la vanité de ses efforts et poursuivi par l’insomnie, monta dans l’atelier de sa fille il se trouva nez à nez avec Christine qui tenait Gabriel dans ses bras comme un enfant malade : « – Ah ! je comprends pourquoi il ne m’obéissait plus, s’écria-t-il. « Et dans une de ces crises de désespoir, que seuls connaissent les inventeurs, il brisa, il broya l’œuvre de sa vie ! « Sa fille était comme folle !… m’a raconté le vieux Norbert. Elle implorait son père pour Gabriel comme elle eût pu le faire pour un être humain : « – Ne le tue pas !… Ne le tue pas, lui criait-elle… Mais déjà Gabriel n’était plus qu’un cadavre d’automate. « C’est sur ces entrefaites que Jacques Cotentin survint et décida, pour calmer sa cousine et son oncle, lequel regrettait déjà son geste assassin, que Gabriel revivrait !… non plus comme une simple mécanique qui n’obéit qu’à des ressorts : mais comme un homme !… « Depuis quelque temps, du reste, il en nourrissait la pensée. Les travaux auxquels ces deux génies durent se livrer pour réaliser leur création dans l’union de l’art mécanique et de la science physiologique dépassent tout ce que l’on peut imaginer. Mais rien ne les rebutait ! Jacques, du reste, était soutenu par les résultats merveilleux obtenus par des chercheurs dont le but était plus restreint, mais qui, tout de même, sans le savoir, travaillaient pour lui. La vie est un mystère duquel il ne faut jamais désespérer ! On croit qu’elle nous a fuis pour toujours quand elle est encore entre nos mains. Le 10 septembre de l’année dernière, le docteur Bedford Russel, par des massages directs sur le cœur d’un individu mort depuis plusieurs jours, a pu rappeler à la vie un jeune homme qui venait de succomber à une angine infectieuse. Pour y arriver, le chirurgien dut faire une profonde incision audessus du cœur du malade et se livrer, pendant plusieurs heures, avec ses mains, à un massage ininterrompu sur les ventricules mis à nu. Voici ce que l’on peut faire avec un cœur, pourquoi douter d’un cerveau à qui l’on redonne la circulation vasculaire, c’est-à-dire la vie ? – Mais, mon cher maître, interrompit le journaliste, comment Jacques Cotentin a-t-il pu, justement, donner à un automate cette circulation nécessaire et comment le cerveau agit-il sur l’automate ? – Monsieur, voici le système, tel que j’ai pu le comprendre d’après mon enquête, forcément restreinte, et les dires de l’horloger. Le cerveau n’a été que le couronnement de l’œuvre… En somme, quand le cerveau est arrivé, tout était prêt… Les pièces de l’automate étaient revêtues de nerfs nécessaires à la transmission du mouvement, la colonne vertébrale artificielle, dont j’ai pu recueillir quelques restes d’apophyses, était garnie de sa moelle, le tout préparé et entretenu dans le sérum Rockefeller lui-même… « Un système de mèches ouatait, si j’ose dire, la partie physiologique de l’automate et se glissait dans la région sous-cutanée… La peau aussi était artificielle, et, autant que j’ai pu m’en rendre compte, et en étudiant les résidus, faite d’une espèce de parchemin velouté d’une grande souplesse et d’une grande douceur… Toutes ces mèches étaient humectées par le sérum Rockefeller, conservant la vie aux tissus, et entretenant sous cette peau veloutée une température toujours égale… « Là, nous touchons au problème de la circulation et voici comment Jacques Cotentin l’aurait résolu… « La circulation du sérum serait établie par le truchement d’un siphon. Enfin ce sérum passerait par une tubulure glissée dans une « résistance »(vous savez ce qu’en électricité on appelle la « résistance ») maintenue à une température constante de 37 degrés par un interrupteur !… « Le nettoyage du sérum en circulation se ferait mécaniquement par un barbotage, qui rappellerait le « barbotage » par la chaux… « C’est simple, monsieur, et c’est formidable, comme le génie. « Quand je vous aurai dit que le sérum Rockefeller fut soumis par nos inventeurs à un traitement particulier par le radium ou mieux par des résidus de radium (cause de ruine pour les malheureux qui durent donner leurs derniers cinquante mille francs pour cinquante milligrammes de bavure de radium), et que l’automate dispose ainsi d’une force surhumaine, que cet automate voit et entend comme vous et moi, mais qu’il ne parle pas, les inventeurs ayant renoncé, momentanément, à le doter d’une voix qui l’aurait peut-être rendu ridicule… je vous aurai tout dit de ce que je peux savoir, entrevoir, ou deviner… Jusqu’à ce que nous ayons entre les mains l’œuvre ou le cahier de travail de Jacques Cotentin, il serait oiseux ou dangereux d’en dire davantage !… » Sur quoi, le professeur Thuillier se leva.

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